La grippe A ou H1N1 à l'école inquiète les parents

Jeune enfant portant un masque
Jeune enfant portant un masque

La grippe A ou H1N1 effraie comme le grand méchant loup les enfants et... leurs parents. Un vent de panique souffle sur les écoles du monde entier.

Le monde arabe ne fait pas exception. Ainsi, l'hebdomadaire égyptien Al Ahram, entre autres, relaye un fort taux d'absentéisme dans les écoles égyptiennes depuis la rentrée scolaire, en particulier parmi la plus jeune population d'élèves: écoles maternelles, petites classes des écoles élémentaires. Le responsable de la panique porte un nom semblable à la plaque d'immatriculation d'un véhicule, le fameux virus "H1N1".

Un début d'année scolaire déserté ou presque

L'absentéisme exceptionnel des élèves en ce début d'année scolaire dénote une certaine inquiétude des parents mais aussi des médecins, qui, par précaution, déconseillent souvent aux enfants de fréquenter l'école lorsqu'ils présentent des symptômes douteux, qui peuvent faire penser à une grippe, tel que fièvre, maux de tête, toux et rhinite, courbatures...

Face à ce que l'on pourrait appeler une "panique H1N1", certains personnels des écoles se montrent sceptiques, à la limite du cynisme en l'évoquant! Quand ils ne critiquent pas ouvertement les médecins qui, selon eux, devraient être sûrs de leur diagnostic.

Une directrice d'école déclare en effet: "Je ne comprends pas qu'un médecin puisse hésiter sur les symptômes de la grippe. Déconseiller à un enfant de se rendre à l'école pendant plusieurs jours à cause d'un simple rhume au nom du principe de précaution est absurde!". Les médecins apprécieront...

Paradoxalement, les personnes qui s'indignent qu'un médecin déconseille, voire interdise, à un enfant malade et potentiellement contagieux de se rendre quelques jours l'école, les mêmes, crieront au scandale si jamais un médecin ne se montrait pas suffisamment précautionneux en permettant à un enfant qui s'avèrera contagieux de fréquenter l'école, on les imagine dire: "Houuu! Ce médecin a laissé un enfant contagieux aller à l'école!... Pas bien!".

Cette attitude un peu capricieuse et contradictoire n'est pas pour faciliter le travail du personnel médical dans un contexte particulièrement tendu.

Pour en revenir aux élèves des écoles égyptiennes, l'hygiène absolue est devenue la règle, aussi bien dans les établissements publics que privés. Des enfants se pointent avec un masque ou un mouchoir sur le nez, les cours d'école et les locaux sont nettoyés à l'aide de produits désinfectants... A l'exception d'une poignée d'irréductibles, tous, à savoir élèves, parents, personnels des écoles semblent gérer la situation et être conscients des risques liées à la pandémie. On relève toutefois une différence d'organisation entre les écoles publiques et privées: alors que les responsables des premières recommandent aux enfants de venir en classe équipés de leur propre serviette et d'un savon, système D et "chacun se débrouille", les secondes assurent être équipées du matériel adéquat et mettre à disposition des élèves du savon et les désinfectants nécessaires, ainsi qu'une salle d'isolement.

Du côté des établissements publics en revanche, les parents d'élèves sont plus inquiets; le ministère égyptien a beau avoir prévu d'équiper les établissements scolaires de 16 millions de masques de protection, il n'en demeure pas moins que le nombre d'élèves par classe atteint souvent quarante, ce qui est élevé et n'est évidemment pas recommandé en cas de épidémie grippale. Dès lors, un directeur d'école, pris d'assaut par des parents d'élèves, les informe que cette année, son établissement fera preuve de souplesse sur les absences des élèves: "Au moindre doute, vous pouvez garder vos enfants à la maison, il n'y a pas de risque à prendre", explique-t-il. Sur ce point, tous les établissements - publics comme privés - tiennent le même discours en conseillant en chœur: "Restez à la maison et consultez le médecin dès la manifestation des premiers symptômes".

Et le vaccin? Il n'est pas en vente libre même si on nous explique que ce serait une solution quasi miracle pour endiguer la pandémie. Dans la plupart des pays, c'est le Ministère de la Santé qui autorise les médecins à le prescrire à des populations dites "à risques". Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas des vieilles personnes mais essentiellement des personnes de moins de 65 ans qui souffrent d'une maladie chronique, des femmes enceintes et des nourrissons. Mais faute de vaccin, il vaut mieux prévenir que guérir comme le dit l'adage.

Les conseils de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour se protéger contre la grippe A (H1N1)

Ces conseils sont simples:

1. Éviter tout contact étroit avec des gens qui ne semblent pas bien portants et qui présentent de la fièvre et une toux. En hiver, cela sera difficile d'éviter les enrhumés. Il faudra user de tact pour éviter les personnes souffreteuses - exemple : "Veux-tu te tenir à une distance suffisante pour ne pas me refiler tes miasmes potentiellement dangereux? Merci".

2. Se laver les mains à l'eau et au savon fréquemment et soigneusement. La plupart d'entre nous le faisons naturellement. Nous ajouterons en guise de conseil de se brosser les ongles, car ces derniers peuvent abriter des colonies de micro-organismes néfastes.

3. Avoir une bonne hygiène de vie, à savoir dormir suffisamment, s'alimenter correctement et conserver une activité physique. Pour certains d'entre nous, il s'agira d'un vrai défi, n'est-ce pas ?

Cliquez ici pour plus de conseils de prévention contre la grippe A de l'OMS.

Qu'est-ce qu'un virus grippal ? Petit rappel - on ne parle pas du vaccin...

Le virus grippal est un virus mutant. C'est cette propriété génétique fluctuante qui est à l'origine de nouvelles "espèces" virales qui, n'étant pas reconnues par les défenses immunitaires de l'homme, ne peuvent donc pas être combattues.

Selon Santé Maghreb, un journal d'information dédié aux médecins du Maghreb, "lorsqu'une modification majeure se produit, entraînant l'apparition d'un nouveau virus inconnu de l'homme, on parle de cassure antigénique. (...) Ce processus peut aboutir à une pandémie mondiale. Parmi les trois types de virus grippaux (A, B et C), ce sont les types A et B qui provoquent des épidémies chez l'homme. Deux sous-types du virus grippal A sont actuellement responsables d'épidémies saisonnières chez l'homme: ce sont les sous-types H3N2 et le H1N1. Le virus grippal de type B n'a pas de sous-type."

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Mis en ligne : Lundi 12 Octobre 2009
 
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