Autrefois, la Corse s’appelait en punique (une langue sémitique et persane) el Jazira el Koursika, littéralement "l'île aux aveugles" ; elle a été baptisée ainsi lorsque les Puniques la possédaient. Qui étaient les Puniques ? Les Corses l'ont peut-être oublié ! Il s’agissait d’une civilisation à la fois phénicienne et algéro-tunisienne, autrement dit carthaginoise, qui avait pour langage un mélange d’arabe et de persan.
Des vestiges de cette belle civilisation et datant de 1100 avant J-C., existent toujours. Les habitants de l'époque érigèrent des monuments cultuels dits "torre" donc "tours" hautes de 3 mètres, de forme humanoïde et portant des armes. Ces tours remarquables ne sont pas sans rappeler les mégalithes phéniciens.
A partir de l’an 238 avant J-C., l’île fut rebaptisée Corsica (en latin) lorsqu’elle devint une possession romaine où les Romains y emmenaient les fous et les bagnards. On leur attribuaient alors divers travaux d’intérêt public tel que les assainissements des marais, des travaux dans les ports, .etc. Ceux-ci étaient transportés enchaînés et portant un bandeau sur les yeux et non sur le front, afin qu'ils ne sachent pas où ils étaient emmenés... D’ailleurs, dans d’autres endroits dans le monde, ce mode de transport de prisonnier était aussi pratiqué, par exemple au Maghreb.
En 162 avant J-C., l'île devint une possession byzantine.
Plus tard, vers le 10ème siècle, les musulmans venus d'Afrique du Nord ou les Sarrasins si vous préférez cette expression, voulurent se l'approprier, ce qu'ils firent d'ailleurs ; si plus aucun vestige de cette présence musulmane n’est présent, de nombreux lieux contiennent encore dans leur toponymie des termes mauresques : Campomoro, Morsiglia, Morosaglia, Moriani, Moriccio. Sans oublier La Moresca, célèbre chanson d’époque.
De nombreux Corses se seront aussi fait musulmans durant l’ère des États barbaresques d’Afrique du Nord, ou l’ère des corsaires et pirates musulmans turcs ! Le récit le plus singulier restera celui de Mourad Courso ou Mourad Bey, alias Jacques Santi. Après avoir été élevé par le bey de Tunis, il était devenu un lieutenant renommé avant d’être fait, grâce à ses succès militaires, Pacha par le Sultan. Mais les Sarrasins restèrent peu de temps comme envahisseurs puisque environ un siècle après, la république de Pise (dans l’Italie actuelle), s'appropria l'île pour l'administrer.
Ensuite, la république de Gênes se l'appropria, avant de la céder à la France en 1768 par un traité entre Gênes et la France.
Quelques années plus tôt, la France avait accepté notamment la perte de la Nouvelle-France (Canada) et des Indes françaises au profit des Britanniques. De plus, incapable de s'opposer toute seule à la résistance farouche des Corses, Gênes, qui a reçu de l'aide de la part des troupes impériales, se trouva forcée de faire appel au roi de France pour obtenir des troupes d'occupation à envoyer sur l'île rebelle. C'était un accord entre la France et la république de Gênes où l’avis de la population de l’île ne comptait pas : La France récupérait une possession terrestre et les Génois se débarrassaient des rebelles devenus impossibles à contenir.
Le Corse Pascal Paoli a résisté aux troupes françaises. Il est le fondateur de la République corse, qui dura quelques années (14 années) jusqu'à ce que la France prenne possession de l’île, par une guerre sanglante : ce sont des milliers d’hommes qui tombèrent ce jour-là sous le feu nourri des mercenaires prussiens, des renforts des militaires français. Le pauvre Pascal Paoli dut courber l'échine sous la force de l'armée du roi de France, qui l'obligea à plier, lors de La bataille de Ponte-Novo.
Depuis le fameux décret du 30 novembre 1789, la Corse est considérée comme partie intégrante de la France.
Toute velléité d'indépendance fut réprimée dans le sang par la France, qui ne voulut pas s'embarrasser de détails. Les Romains avaient fait de la Corse un bagne, la France, voulut en faire un lieu de villégiature agréable pour les Français. Depuis, si des voix parmi la population de l’île eurent d'autres revendications, les différents gouvernements français achetèrent le silence des Corses par diverses subventions et avantages conférés au territoire.
La Corse pourrait tout à fait être un pays indépendant : Le territoire dispose de sa langue, ses rites, son propre vin, son miel produit par des abeilles qui ne vivent que sur cette île, une végétation endémique riche, sans oublier quelques mégalithes alignés entre elles près du village de Pagliaghju, sculptés par des Corses durant l'Antiquité, à des fins de culte et qui n'existent pas en France.
Outre la faune et la flore, il y a deux types de Corses : l'un bon vivant, ayant le goût des bonnes choses ; en général, ce type de Corse est issu d'une famille de bergers. L'autre, sans scrupules et mafieux, nous ne nous étendrons pas sur le profil requin. Espérons que ce ne soit pas ce dernier qui prenne le dessus, cela ne serait pas bénéfique pour la réputation des Corses.
Les Corses remplissent les conditions nécessaires pour être un peuple à part. Mais ils n'ont pas eu le courage de se bagarrer pour obtenir leur indépendance vis-à-vis de l'Etat français. Nous le regrettons pour eux. Vraiment !