L'histoire récente du Pakistan

Femme Pakistanaise en robe traditionnelle
Femme Pakistanaise en robe traditionnelle

A l’échelle de notre histoire, le Pakistan, qui signifie "Pays des Purs", est un Etat jeune. Il a en effet été créé en 1947 pour que les musulmans de l’Inde britannique aient leur propre pays, indépendant du "British Raj". La création de l’Etat du Pakistan s’est faite sous l’égide de Muhammad Ali Jinnah, surnommé Qaïd-i-Azam (le Grand Guide).

La civilisation de l’Indus

La région la plus peuplée du Pakistan se trouve autour du fleuve de l’Indus et de ses affluents qui forment le "Pays des cinq rivières", le Pendjab. Si le climat du pays est assez humide l’hiver, il est très chaud et sec en été, comme celui du désert arabe. D’ailleurs, du point de vue scientifique, la région du bas Indus est un désert.

Toutefois, l’Indus et ses rivières apportent des eaux abondantes descendues de l’Himalaya. De fait, les zones peuplées du Pakistan constituent la plus grande oasis du monde !

Lahore est l’ancienne capitale du Pakistan. L’origine de son nom est ourdoue et elle a connu son apogée durant l’empire Moghol au XVIe (16e) siècle. C’est aujourd’hui la plus grande ville culturelle du Pakistan, où se trouvent les monuments les plus prestigieux.

Cependant, sa proximité de la frontière indienne l’a empêchée de devenir la capitale du Pakistan ; c’est donc la ville nouvelle Islamabad qui remplit cette fonction depuis 1967. Karachi, établie sur la mer d’Oman est le port du Pakistan et le premier centre industriel du pays.

L’identité nationale

Le Pakistan a été créé à l’initiative des leaders d’un parti politique indépendantiste, la Ligue musulmane. Malgré l’unité religieuse du pays, il existe de fortes rivalités entre les ethnies du Pakistan. Ainsi les Pandjabis, qui parlent l’ourdou, et les Bengalis, qui parlent le bengali, se sont souvent disputé le pouvoir. Bien que depuis 1954, l’ourdou et le bengali sont reconnues à égalité comme les langues officielles du Pakistan, des tensions entre l’Ouest et l’Est du Pakistan perdurent.

A tel point que même le cinéma national en pâtit : les films en langue ourdous sont souvent impopulaires chez les populations qui parlent le bengali... et vice versa ! Du coup, il n'est pas possible de faire un classement des films les plus populaires au Pakistan.

L’identité pakistanaise s’est construite par opposition à celle de ses voisins et rivaux, à savoir l’Inde et le Bangladesh. En particulier, ce qui est lié aux traditions et la culture indienne est tabou, alors que les cultures pakistanaise et indienne sont en réalité similaires. Ainsi, le sari, l’élégant vêtement dans lequel se drapent les Indiennes, qui était autrefois largement porté par les Pakistanaises, est de nos jours uniquement porté comme tenue de mariage ! Sous prétexte qu’il dévoile certaines parties du corps de la femme (comme le ventre), le président Zia (1978-1988) avait décrété que le sari était inadapté aux musulmanes. En fait, c’est aussi et surtout un vêtement emblématique de la culture indienne. Le vêtement national pakistanais, porté par les hommes comme par les femmes, est le salwar kamiz, un ensemble composé d’un pantalon ample et d’une chemise orientale.

La cuisine pakistanaise

La culture culinaire pakistanaise, comme pour toutes les communautés, a été forgée par le climat et l’agriculture du Pakistan. Dans ce pays, on cultive plusieurs céréales : riz, millets et blé qui constituent la base de l'alimentation. La cuisine pakistanaise épicée et raffinée est similaire à la cuisine indienne, à cette différence que les Indiens, majoritairement hindous, ne consomment pas de viande contrairement aux Pakistanais. Comme en Inde, les ingrédients de base des recettes sont le curry (mélange d’épices), le riz, les produits laitiers comme le ghee (beurre clarifié), les dals (purées de lentilles ou de pois secs), les chutney (purées de légumes) et comme desserts la fameuse halva, la glace au safran et bien d'autres délices...

La Mosquée de l'Empereur au Pakistan
La Mosquée de l'Empereur au Pakistan

Politique, économie et sociologie du Pakistan

Depuis l’indépendance du pays en 1947 jusqu’à la prise du pouvoir par le président Ayub Khan, le pays est instable et son développement est lent. A la fin des années 50 en revanche, l’industrie se développe correctement, surtout à Karachi. De grands marchands venus de Bombay en Inde contribuent à développer l’industrie des textiles de coton et des raffineries de sucre. L’économie va progresser durant les années 1960 mais connaître un ralentissement après 1965. Dans les années 1980, la culture du coton voit doubler son rendement. Le coton est un produit très important pour le Pakistan : 60% des exportations du pays sont constituées de coton brut et de textiles. C’est à la fin des années 1990 que des changements significatifs sont entrepris. Les maître-mots de cette période sont l’ouverture économique et l’allègement de la bureaucratie. Cette politique a été maintenue par Benazir Bhutto de 1993 à 1996.

Sur le plan sociologique, le système éducatif souffre de carences. De plus, le pays dont la population est estimée à 170 millions, peine à mettre en oeuvre une planification des naissances car il se heurte aux réticences de certains dignitaires religieux. Pourtant, d’éminents théologiens musulmans comme Al Ghazali et Ibn Qayyim al-Jawziyya étaient favorables à la limitation des naissances en cas de difficultés économiques.

Malgré les carences en matière de santé, d’éducation et de planification familiale, la misère au Pakistan n’atteint pas le même niveau que dans les régions frontalières (Afghanistan, Bangladesh et certaines régions de l’Inde). Selon Gilbert Etienne, universitaire genevois qui connaît bien le sujet, le Pakistan ne manque pas d’atouts, mais il n’a pas encore trouvé les moyens efficaces de les exploiter.

Bien sûr, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays en été 2010 compliquent davantage la donne. Cette catastrophe qui a fait des milliers de victimes et des millions de sans-abris serait due à l’érosion des sols. Les terres agricoles seraient devenues perméables aux pluies à cause de la déforestation. Le drame qui frappe le pays montre sans doute la nécessité de se pencher sur le problème de la destruction des forêts qui jouent un rôle protecteur pour les populations et l'environnement.

Les dossiers épineux du Pakistan

Le Cachemire, une région montagneuse revendiquée par le Pakistan et l’Inde est toujours un sujet de discorde entre les deux pays.

Depuis sa création en 1947, le Pakistan n’a pas réussi à atténuer les tensions communautaires.

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Mis en ligne : Vendredi 17 Septembre 2010
 
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