L’ancien Ministre libanais Sejaan Azzi a confirmé à l’occasion d’un entretien avec le journal libanais Al-Nashra, que le directeur général de la sécurité publique, le Général de division Abbas Ibrahim, a annoncé qu'il "aimerait que le patriarche Al-Rahi participe à 100% à la direction des affaires du pays et partage son point de vue sur la façon de faire évoluer la situation politique au Liban."
Azzi a déclaré, après la rencontre entre le patriarche et les différents représentants du gouvernement libanais :
"En fait il n’y a rien de vraiment neuf, si ce n’est que le patriarche aimerait avoir une réponse des deux parties que sont le président de la République, le général Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri sur l’état d’avancement du projet [de formation d’un nouveau gouvernement au Liban]. Vous savez, Al-Rahi est très contrarié par le retard accumulé dans le processus de formation du nouveau gouvernement et cela a été rapporté aux personnes impliquées.".
Azzi a expliqué que "La rencontre entre Monsieur Hariri et Al-Rahi est tombée le jour de l'anniversaire de celui-ci. Al-Rahi a voulu y voir un signe ! Il a en tout cas encouragé Hariri à prendre de nouvelles initiatives auprès du président de la République, et à parvenir à un accord pour former le gouvernement, mais il n'est pas rentré dans les détails techniques.".
Pas besoin de médiateurs : le patriarche est ouvert...
Concernant les réactions des gens, qui, au Liban rejettent les propositions d'al-Rahi, Azzi le regrette et a déclaré qu' "au Liban, il y a un groupe de gens de confessions diverses, qui rejette tout, qu’il s’agisse de propositions internes ou externes. C’est difficile à comprendre puisque les questions soulevées par le patriarche, que ce soit en termes de neutralité ou en appelant à une conférence internationale pour aider le Liban, ne servent pas uniquement les intérêts d'une religion en particulier ou d'une région libanaise. Il soulève des problèmes dans l'intérêt de l'ensemble du Liban, et nous espérons que tout le monde se penchera positivement là-dessus. Et nous espérons qu’il sera compris". Il souligne qu" "Al-Rahi n’a pas d’ordre du jour pour des visites à l’étranger, bien qu’il serait logique qu’il reçoive de nombreuses invitations, mais il garde le contact avec les pays arabes en tout cas.".
En réponse à une question sur la relation entre le "Hezbollah" (parti islamiste chiite) et Bkerke, et sur l'existence de médiateurs pour combler le fossé des opinions, Azzi a souligné que "le patriarcat maronite n'est pas un parti politique ; dès lors, il n’y a pas besoin d’un médiateur pour entrer en contact avec lui. Au contraire, je ne pense pas qu’il y ait un différend entre le patriarche et les divers partis politiques sur quelque question que ce soit, mais seulement une divergence de vues. Celui qui veut rendre visite au patriarche al-Rahi n'a pas besoin d'intermédiaire.".
Concernant la peur de certaines personnes qui craignent que Bkerke, qui est un modèle religieux pour les disciples libanais, soit influencé par les partis politiques libanais, Azzi a affirmé que personne ne pouvait l’influencer et ce, parce qu’il est conscient de tout, reçoit tout le monde et écoute toutes les opinions. Le Liban ne permet pas que Bkerke soit utilisé bassement car cela nuirait à sa dignité et à sa neutralité, soulignant le fait que "le seul critère qu'il énonce dans ses positions est l'intérêt du Liban et des Libanais".
Pour information, la ville de Bkerké est située à 25 kilomètres au Nord de Beyrouth. Elle est le siège de l'Église maronite.