Un grand nombre de soins du visage et de secrets de beauté arabes nous viennent de l'Egypte. Du khôl, des huiles essentielles et des poudres ont été trouvés dans des tombes égyptiennes antiques. Notons que dans la société égyptienne antique, quelque soit la classe sociale, on accordait énormément d'importance à la propreté, au parfum et à la mise en valeur de la beauté. Tous, hommes, femmes et enfants, qu'ils fussent rois ou non, prenaient soin de leur apparence. Les hommes d'État comme les citoyens, même les esclaves, s'intéressaient à la beauté.
Voici 10 secrets de beauté des Égyptiens, dont vous avez probablement déjà entendu parler
Ces informations sont en partie révélées par Magda Ahmed Abdullah, professeur d'histoire et d'antiquités de l'Égypte et du Proche-Orient ancien et chef du département d'histoire à la Faculté des arts de l'UniversitéKafr El-Sheikh.
1 - Les vertus antiseptiques de l'ail
Les Égyptiens anciens connaissaient les vertus nutritionnelles de l'ail. L'ail était apprécié par les médecins égyptiens pour ses vertus antiseptiques. L'ail a été mentionné comme substance thérapeutique dans les manuscrits pharaoniques datant de 1550 avant JC.
De nos jours, la science contemporaine a prouvé l’efficacité préventive de l’ail sur un large éventail de maladies qui affectent le cœur, les vaisseaux sanguins, les dents et d’autres organes du corps.
2 - L'exfoliation de la peau
Le "bain de lait" était la méthode de soin et de beauté la plus réputée à l'époque des Pharaons. Son objectif était de purifier la peau et d'augmenter sa douceur. Les femmes d'autrefois prenaient soin de leur peau en se baignant avec du lait pour purifier leur peau.
3 - Parfums et encens égyptiens
Professeur Magda Ahmed Abdullah a confirmé que les parfums utilisés par les femmes dans l'Égypte ancienne variaient en fonction de la substance dont ils étaient extraits, et qu'ils étaient souvent extraits de plantes et de fleurs aromatiques. Il s'agissait de mélanger et tremper des fleurs dans des huiles aromatiques pendant un certain temps, puis de les presser et d'en extraire le parfum désiré. Parmi les huiles aromatiques les plus connues figurent l’huile de lotus, l’huile d’amande amère, l’huile d’olive et l’huile de cardamome.
Elle a ajouté que l'encens faisait partie des substances aromatiques que les femmes utilisaient pour parfumer leurs vêtements et leur maison, et qu'elles en mâchaient même certains types pour rafraîchir leur bouche et en éliminer toute odeur désagréable. Parmi ces résines se trouvait le "Kandar" (encens blanc), qui est un d'encens de qualité, fait à base de myrrhe, d'eucalyptus et de pothos.
Le ladin et l'astrak sont tous des résines végétales provenant d'arbres différents, et la meilleure d'entre ces résines est celle apportée de la région de Pount, où Hatchepsout a réalisé son célèbre voyage représenté sur les murs de son temple à Deir el-Bahari. Cette scène vue sur un bas-relief montre la reine et sa cour allant chercher à Pount des plants d'encens qu'elle a tenté de faire pousser en Égypte.
4 - Le khôl : maquillage des yeux indispensable !
Le khôl était d'abord fabriqué avec des extraits de malachite, un minerais de cuivre vert répandu dans le Sinaï et le désert oriental. Au fil du temps, on a fabriqué le khôl à partir de galène, un minerai de plomb. Celui-ci était extrait d'une zone proche d'Assouan ou sur la côte de la mer Rouge.
Les deux matériaux que sont la malachite et la galène ont été retrouvés dans des sacs en cuir ou en lin. Il est possible que la fine poudre ait été mélangée avec de l'eau ou une sorte de colle, ou peut-être les deux. Il est également possible que la fameuse poudre ait été mélangée à de la résine ou à certaines huiles végétales pour obtenir une pâte souple qui peut être appliquée sur les sourcils et comme eye-liner autour des yeux pour les agrandir. Bien entendu, on aimait beaucoup souligner le regard avec le khôl, comme on a pu le voir dans des scènes illustrées. Les hommes comme les femmes se maquillaient les yeux et les sourcils au khôl ; cependant les hommes égyptiens ne se maquillaient pas les lèvres. Le maquillage des yeux peut donner un regard félin, un regard de lynx. On comprend aisément que cela plaise autant aux hommes qu'aux femmes !
Quant aux lèvres, sur les bas-reliefs et les statues de femmes, les pigments se sont souvent dissipés, mais après reconstitution, on peut voir apparaître une couleur des lèvres des Égyptiennes qui rappelle celle des fleurs d'amarante. Les lèvres parfumées et colorées sont l'apanage des femmes.
5 - Le sel de la mer Morte pour les soins de la peau
Les femmes égyptiennes de haut rang comme Cléopâtre utilisaient le sel de la mer Morte pour les soins corporels car ces sels étaient réputés aider l'épiderme à se renouveler. Le sel était également réputé guérir une maladie de peau appelée psoriasis.
6 - La suppression des poils
Le rasage des poils ou l'épilation revêtait un aspect religieux : Selon les anciennes croyances égyptiennes, les poils étaient considérés comme impurs et devaient être enlevés avant d'entrer dans les lieux saints ou de participer à des rituels religieux. On croyait que l’épilation aidait à se purifier, ce qui rendait digne de s’approcher des dieux. Pour les hommes égyptiens, le rasage du visage et de la tête faisait partie de cette pratique globale consistant à éliminer les poils du corps.
7 - Le rouge à lèvres égyptien
Toujours selon notre experte, le "rouge à lèvres", c'est-à-dire le pigment rouge qui était appliqué sur les joues ou les lèvres des femmes dans l'Égypte ancienne, était à base d'oxyde de fer rouge. On l'appliquait sur le visage à l'aide des doigts et sur les lèvres à l'aide d'une brosse.
8 - Le henné
Les femmes égyptiennes utilisaient la plante de henné pour fabriquer des pâtes qui servaient à teindre la paume des mains et des pieds, colorer les ongles et même les cheveux. Elles prêtaient également attention à l'entretien et à la propreté de leurs ongles.
9 - L'importance de la coiffure
En Egypte antique, il y avait des femmes qui étaient expertes dans l'art de la coiffure : On peut ainsi voir une coiffeuse représentée sur un cercueil de Saqqarah et datant de l'époque du Moyen-Empire (2033 à 1786 av. J.-C.), en train de coiffer une princesse égyptienne. Cette coiffeuse, comme la plupart d'entre elles, était une koushite... Elle se tient derrière la princesse assise qui se laisse coiffer, tenant des épingles à la main pour fixer des mèches de cheveux. Dans la main de la princesse se trouve un miroir dans lequel elle admire sa beauté. On a retrouvé bon nombre de statues représentant des coiffeuses professionnelles, en quelque sorte, et recevant le surnom de "Nasht". Elles apparaissent dans de nombreuses représentations manipulant habilement les cheveux de princesses ou de reines.
10 - Accessoires et ustensiles
Le professeur Magda Ahmed Abdullah a confirmé que des ustensiles cosmétiques ont été retrouvés, tels que des petits bols, des serviettes en lin, des grattoirs et des rasoirs, différents types de peignes, dont certains sont en bois, en ivoire ou en os, ainsi que des pinces à cheveux en métal.
Mais ce n'est pas tout : On a retrouvé plusieurs miroirs en bois, en or, en argent ou en cuivre, dont les poignées sont décorées. Détail fascinant : Ils sont incrustés de pierres semi-précieuses. Des outils pour broyer les produits cosmétiques ont également été trouvés. Les femmes égyptiennes possédaient des ciseaux et des pinces en cuivre et en bronze.
Elles avaient des récipients raffinés pour ranger leurs crayons cosmétiques aux formes et matériaux variés. Ainsi, nous comprenons que les femmes de l’Égypte ancienne ont été les premières de l'histoire à se soucier de leur beauté, dans les moindres détails.