Une jeune Egyptienne musulmane a tenté de se suicider après avoir été victime d’une agression sexuelle. Menna a décidé de se suicider en direct sur les réseaux sociaux, le poids de son agression étant trop lourd à porter. "Je suis une fille de 18 ans, alors pourquoi cela m'arrive-t-il ?! Pardonnez-moi, je déteste ma vie’ a-t-elle déclaré dans son acte de désespoir…".
Menna a poursuivi : "Je n'ai pas d'argent, je suis fatiguée et je jure devant Dieu que je me suis donnée de la peine pour me faire aimer. Mais maintenant je suis fatiguée. Je rentre à la maison et je ne peux que voir que mes frères ne m'aiment pas".
Menna a attrapé un "rasoir" avant de tenter de se suicider, et a dit : "Moi j'avais autrefois un père et une mère comme vous, mais ils ne sont plus là ! Et je voulais dire que de ma vie je n’ai fait quelque chose d’interdit… Maintenant je m’apprête à commettre un péché, je suis fatiguée". Ensuite, la jeune fille est entrée dans un état d’hystérie où en pleurant elle a répété : "C’est à cause de toi, tu es la cause". Là-dessus, elle se taillade les veines en criant : "Salut, adieu, je vais soulager ma douleur et laisser tout le monde tranquille… les gens seront en paix." .
Des spectateurs paniqués ont contacté immédiatement les services de secours qui ont réussi à localiser Menna afin de lui venir en aide en urgence. La jeune fille a finalement pu être sauvée… L’avocate de la jeune Menna, Maître Hoda Abu Al-Nasr, a confirmé que les premiers soins lui avaient été prodigués et qu’elle est désormais hors de danger.
Résultat du rapport médico-légal
Toutefois, le ministère public a quant à lui révélé que le rapport médico-légal pratiqué sur Menna avait permis de démontrer qu’elle n'avait pas été victime d'agression sexuelle. De fait, cette arnaque aux sentiments sur les réseaux sociaux pratiquée par de jeunes personnes commence à irriter les pouvoirs publics.
Le procureur de la République, Hamada Al-Sawy, avait ordonné le remplacement de la détention provisoire de l'accusée, Menna Abdulaziz, connue également sous le sobriquet de "Aya", par l'une des mesures prévues à l'article 201 de la loi de procédure pénale. Cette mesure consiste à l'obliger à ne pas quitter l'un des centres d'accueil spécifiés par le "Ministère de la solidarité sociale" pour "accueillir et protéger les femmes qui ont été battues, victimes d’agression psychologique, sociale et économique".
Alors pourquoi les pouvoirs publics, après avoir expliqué que la jeune femme avait tenté de se suicider suite à une fausse agression sexuelle, l'oblige finalement à bénéficier de la protection prévue pour les femmes victimes d’agressions ? En fait, le ministère public a eu pitié du parcours de la jeune femme. Menna a perdu ses parents et depuis lors a enchainé les mésaventures dans le milieu de la délinquance, la pornographie, et la drogue. A seulement 18 ans, elle ne cherchait qu’à trouver un moyen de subvenir à ses besoins, même si cela passait par le fait de commettre divers larcins.
Les services publics ont donc fait preuve de clémence et ont semble-t-il décidé de miser sur l’espoir de voir Menna reconstruire sa vie sur une base saine et tenter de tirer un trait sur son passé de grande délinquante.