Au cours d’une réunion ayant regroupé les responsables de la ville d’El Hajar dans la wilaya d’Annaba, le wali a fait part de poursuites judiciaires à l’encontre d’un individu qui construisait des demeures illicites qu’il vendait à des personnes ayant besoin d’un toit. Il faisait ainsi de substantiels bénéfices. Ce "promoteur clandestin" aurait, selon les indiscrétions, amassé illégalement des dizaines de millions de dinars, encouragé, jusqu’ici, par le silence des autorités.
Dans ce contexte, les services de la daïra d’el Hadjar, ont procédé en 2018 à la démolition de 26 constructions illicites dont des villages à deux niveaux, érigés sur des terrains de domaine public.
Cette opération pour laquelle les moyens matériels et humains ont été mobilisés s’est déroulée en présence d’agents de l’ordre pour prévenir toute velléité d’opposition des concernés par ces démolitions.
Les démolitions de constructions illicites ont concerné, à ce jour, plus de 330 bâtisses et commerces érigés à travers plusieurs communes de la wilaya et pas seulement El Hajar. Elles ont été entamées suite à de fermes instructions du chef de l’exécutif de la wilaya lors d’une réunion avec les responsables des communes et des daïras pour combattre sans répit ces dépassements qu’il a condamné !
Les doigts accusateurs n’hésitent pas à désigner certains élus qui laissent faire, qui permettent ce trafic. C’est pourquoi, le wali d’Annaba, Mohamed Salamani, s’était montré très exigeant envers les élus et membres de l’exécutif concernés pour éradiquer le phénomène. "Nous avons un programme de lutte contre les constructions illicites et d’éradication des bidonvilles que nous sommes déterminés à réaliser coûte que coûte", a-t-il souligné en direction des présents à la réunion précitée.
En effet, le phénomène des constructions illicites en dur et de baraques précaires n’a cessé de se développer ces dernières années dans la wilaya d’Annaba au vu et au su de tous. D’où son combat par le recours à la démolition sans aucune concession de toute construction érigée sur les terrains relevant des domaines de l’Etat.
Cette anarchie, outre son caractère illicite, porte préjudice à l’harmonie et à l’esthétique urbaines. Elle doit cesser définitivement et les autorités doivent réagir à temps pour freiner cette propension, estiment les citoyens d’Annaba. Les citoyens ont d'ambitieux projets pour Annaba, Annaba la Royale retrouvera peut-être un jour son charme d'antan.
L'ancien wali estime que, tout en continuant à s’étendre, la ville d’Annaba, hybride et mobile, connaît une dynamique parallèle se traduisant par un processus plus ou moins spontané de démolition-reconstruction de son parcellaire colonial. En échappant à la planification, ces importantes transformations soulèvent une multitude d’interrogations. Quant aux gens qui vivaient dans ces bâtisses d'infortune, appelons-les ainsi, ils ont été relogés aux frais de l'Etat dans des appartements neufs.