Il n'était pas rare à une époque où les mariages étaient arrangés entre les familles, que les fiancés ne se voient, pour la première fois, que lors de la cérémonie religieuse appelée Fatiha. L'union ayant été officialisée aux yeux des familles par la cérémonie du henné, elle devait ensuite être officialisée devant Dieu et devant la société.
Le Qadhi
Autrefois, dans les pays musulmans, le mariage religieux et le mariage civil pouvaient être célébrés en même temps, chez le juge musulman appelé le Cadi (ou Qadhi). Avant la nuit de noces, en Egypte et jusque dans l’Est de l’Algérie, le jeune couple, ses parents et des témoins, se présentaient devant le qadhi.
Après les salutations d'usage, le juge posait des questions relatives à la situation sociale des jeunes mariés. Il leur demandait leur âge, le montant de la dot de la jeune femme, et les conditions du mariage convenues entre les mariés. Le juge devait ainsi s'assurer que les règles du mariage musulman et, notamment, le consentement des deux époux avait bien été respecté.
Le greffier, appelé l'adel en Arabe, mettait par écrit les conditions du mariage, puis demandait au père de la mariée de prononcer la phrase rituelle "Au nom de Dieu, salut et bénédiction pour l'envoyé de Dieu, vous êtes témoins que je donne ma fille en mariage à un tel, fils d'un tel, moyennant telle dot et selon telles conditions..." Puis le greffier invitait le père du marié à prononcer la même formule, adaptée à sa propre situation.
Enfin, s'adressant au Cadi, l'adel lui disait très solennellement : "Monsieur, le moment de la Fatiha est arrivé". C'est alors que le Cadi récitait la prière d'ouverture, suivie de formules de bénédictions adressées aux jeunes mariés : "Que Dieu embellisse vos relations, qu'il vous donne un héritier semblable à vous et que jamais le démon ne puisse s’immiscer entre vous..." A la fin de la prière, toute l'assistance s'exclamait "Amen".
Pour clore la cérémonie, on servait de la citronnade à l'assistance et il était d'usage que le Cadi boive en premier. Puis, on aspergeait les personnes présentes de gouttes d'eau de fleurs d'oranger, symbole de prospérité. Enfin, les mariés regagnaient chacun le foyer de leurs parents, après avoir fixé la date de la nuit de Noces appelée en arabe El Doukhoul "l'Entrée" de la jeune mariée dans son nouveau foyer.