Sept jours avant la nuit de noces, les familles des jeunes mariés organisent un repas auquel seuls les intimes sont conviés. On discute alors de tous les détails de la préparation de la nuit de noces, appelée El Doukhoul ("l'entrée") car elle correspondait à l'entrée de la jeune mariée au domicile conjugal. C'est à la famille de la mariée qu'incombe la préparation du repas nuptial et des pâtisseries. Le jeune marié, lui, a le devoir d'équiper le futur domicile conjugal en éléments de première nécessité, voire plus, si ses moyens financiers le lui permettent.
Le défilé de la mariée
Le jour du Doukhoul, une cérémonie appelée Dohour el Aroussa (en quelque sorte "défilé de la mariée"), est organisée par la famille de la mariée en début d'après-midi ou de soirée. Durant celle-ci, la mariée revêt ses plus belles robes et ses bijoux qu'elle change régulièrement tout au long de la soirée, aidée d'une neggafa qui reste à ses côtés toute la soirée et l'aide à changer de tenue. Chaque entrée de la mariée avec une nouvelle tenue laisse l'assistance béate d'admiration. Ainsi, la mariée se trouve sublimée par ses bijoux et ses magnifiques robes.
L'arrivée du marié chez les parents de la mariée
La fête se poursuit, rythmée par un orchestre musical folklorique et agrémentée de boissons et d'exquises pâtisseries, jusqu'au moment où le marié arrive. Il doit toujours arriver en tête d'un cortège de proches et d'amis. Traditionnellement vêtu d'une djellaba et d'un burnous offerts par sa fiancée et coiffé d'une Chechia, le marié vient chercher sa jeune mariée pour l'emmener dans sa nouvelle demeure. Durant cette soirée, les jeunes époux reçoivent de nombreux présents pour l'équipement de leur foyer. Au moment de partir, les mariés, si la tradition est scrupuleusement respectée, repartent à cheval. Un cortège suit les jeunes mariés jusqu'à leur demeure, puis les laissent seuls.
Le lendemain de la nuit de noces...
Le lendemain, la mariée doit recevoir la visite de ses parents, lesquels prennent soin d'apporter un petit-déjeuner rituel composé de soupe, de beignets et de pâtisseries. C'est également une occasion pour les parents de s'assurer que la mariée se porte bien. Avant de repartir, ils renouvellent leurs félicitations au jeune couple. Il n'était pas rare qu'au lendemain de la nuit de noces le mari offrît à son épouse un bijou de valeur, pour témoigner sa reconnaissance à celle qui a su rester vierge jusqu'au mariage: en effet, peu de femmes attendent le mariage pour perdre leur virginité.
La cérémonie de Lahzam
Sept jours après le Doukhoul, le rideau tombe sur une ultime cérémonie, exclusivement féminine, dite Lahzam, la ceinture, ou la Cérémonie du septième jour. Cela consiste à mettre une ceinture dorée (en Algérie, elle est ornée de louis d'or) à la mariée. Ce couronnement pourrait être interprété comme une façon symbolique de rappeler à la jeune mariée qu'elle est désormais une adulte, une femme accomplie.
La fête se prolonge durant des jours...
Durant les deux semaines suivant cette cérémonie, les maisons des parents des jeunes mariés restent ouvertes aux proches et aux amis qui n'ont pas pu assister aux festivités et qui tiennent somme toute à faire les visites dites de Hana (félicitations). Durant les jours suivant le Doukhoul, on offre le thé à la menthe et des pâtisseries comme pour remercier les retardataires d'être venus les bras chargés de cadeaux; lorsque le mariage avait été célébré en été, on servait des boissons parfumées et rafraîchissantes comme la Rousata en Tunisie (lait d'amandes) ou des boissons à base de sirops de menthe et de grenadine.
Loukmane ABOUACEM - Algerian Weddings - Anachid (ambiance)