A l'occasion de la Conférence internationale sur le droit des femmes, baptisée "Beijing + 10" qui se tient au Siège des Nations Unies à New York du 28 février au 11 mars 2005 et qui a pour objectif de dresser le bilan des engagements pris en faveur des femmes en 1995 à Beijing, notamment à travers la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, des femmes ministres ont témoigné de l'impact de la guerre et de la violence sur les femmes de leur pays.
Les Irakiennes et l'après-guerre
La femme irakienne qui a connu la guerre et la violence, doit maintenant lutter contre la pauvreté dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Aujourd'hui, 15% des femmes sont veuves et un nombre croissant d'entre elles est chef de famille. Le taux d'alphabétisation des femmes demeure inférieur à celui des hommes tandis que l'accès aux soins s'est considérablement détérioré au cours des dernières années, a expliqué Narmin Barzingy, Ministre de la condition des femmes de l'Iraq. La Ministre irakienne a mis en garde contre une vision primitive de l'islam qui ne fait que servir les objectifs des groupes extrémistes en Iraq et remettre en question les valeurs humaines.
Les Afghanes, trois ans après la chute des Taliban
"L'histoire des Afghanes est un exemple vivant de la pire situation que peuvent connaître les femmes victimes d'un régime despotique et d'un conflit armé", a affirmé Massouda Jalâl, Ministre de la condition féminine de l'Afghanistan.
"Les indicateurs sociaux en Afghanistan sont toujours au plus bas", a rappelé la Ministre afghane. Les femmes, qui représentent 48,2% de la population, ont une espérance de vie de 44 ans, soit un an de moins que celle des hommes. Le taux de mortalité des mères en couche est de 1 600 pour 100 000 naissances, tandis que le taux de mortalité des enfants est de 115 décès pour 1 000 naissances vivantes et le taux de fécondité tourne autour de 7 enfants par femme. Massouda Jalâl a également souligné qu'un million de filles n'allaient toujours pas à l'école dans son pays.