Les Émirats arabes unis participent activement à la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite. Cette coalition militaire a apporté son soutien en mars 2015, aux forces gouvernementales du Yémen afin d'affronter les rebelles Houthis.
Après de longs et sanglants combats, la coalition a contenu la progression des Houhtis qui contrôlent le nord du Yémen ainsi que la capitale Saana. Mais depuis juin 2020, c'est un "conseil de transition du sud", largement influencé par les Émirats arabes unis, qui a pris le contrôle des îles stratégiques de Socotra, situées au sud du Yémen.
Le gouvernement dénonce l'attitude colonisatrice des EAU
Le gouvernement yéménite accuse son allié, les Émirats arabes unis, d'avoir pris part au soutien de 2015 dans l'unique but d'assoir son influence dans le sud de son territoire et de contrôler certaines localités directement, notamment les îles de Socotra, et ainsi s’octroyer ses richesses. Les dirigeants yéménites ont poursuivi leurs graves accusations en indiquant qu'il leur parait clair que les EAU cherchent à s'emparer des ports vitaux du Yemen, en particulier le port très stratégique d'Aden.
Se servir d'un conflit interne pour en profiter pour assoir son emprise sur le territoire d'un allié est gravissime et s'apparente à de la colonisation. Mais les responsables d'Abou Dhabi nient ces accusations et ont réaffirmé à plusieurs reprises leur attachement à l'unité et à la stabilité du Yémen. Ils précisent qu'ils ont procédé au retrait complet de leurs troupes du Yémen dès octobre 2020.
Les EAU octroient des places stratégiques du Yemen à ... Israël!
L'affaire est d'autant plus grave que de nombreuses sources concordantes alertent et fustigent les manigances des EAU qui ont conclu des contrats commerciaux avec des sociétés israéliennes concernant des localités du Yémen!
Plusieurs sources yéménites bien informées ont révélé que le Croissant-Rouge des Emirats Arabes Unis ainsi que la Fondation Emiratie Khalifa viennent d'attribuer un contrat d'agrandissement de l'aéroport de Socotra (au Yémen) à deux sociétés israéliennes. "Yossi Ibrahim" et "Mifram" sont deux sociétés directement affiliées à l'armée d'occupation israélienne. Ce contrat commercial est totalement illégal du point de vue du droit commercial car ces entités étrangères au Yémen n'ont aucune légitimité pour agir sur le sol yéménite. L'objectif de l'expansion de l'aéroport de Socotra serait d'y établir un centre de renseignement naval et aérien israélien.
Le "conseil de transition du sud", piloté à distance par les Émirats, a devancé la signature du contrat en expulsant tous les responsables administratifs de l'aéroport de Socotra afin de ne pas avoir à révéler les véritables intentions stratégiques qui se cachent derrière ce contrat commercial. Ainsi le spécialiste omanais, M. Al-Shaheen, a commenté ces évènements de façon très sarcastique: "Après le limogeage des administrateurs de l'aéroport, la "Fondation Du Croissant-Rouge" et "Cheikh machin untel" attribuent le marché de l’expansion de l'aéroport de Socotra aux sociétés Yossi Abraham et Mifram, toutes deux affiliées à l'armée d'occupation sioniste. Elles sont en réalité en train de préparer la construction d'un centre de renseignement naval et spatial israélien à Socotra.".
Des responsables du gouvernement yéménite avaient confirmé ces faits, en lançant une alerte dénonçant le comportement des Émirats arabes unis à propos de leur coopération avec Israël. Ils ont confirmé qu'Israël projette d'établir une base de renseignement militaire israélienne sur l'île de Socotra. Ils ont indiqué que ce sont des forces émiraties qui contrôlent l'île de Socotra depuis son renversement par les milices du Conseil de transition fin 2019. Abou Dhabi nie officiellement sa présence dans l'archipel de Socotra.