Noël, cette fête chrétienne qui célèbre la Nativité ou la naissance de Jésus, est entrée dans les mœurs de beaucoup de pays qu'ils soient de tradition chrétienne ou pas. Pour beaucoup de gens, Noël est une période synonyme de goûteux plats traditionnels savourés en bonne compagnie et de cadeaux sous le sapin. Pour d'autres, Noël sonne le glas des achats de cadeaux en masse : les personnes organisées commencent leurs emplettes dès le mois de novembre, après avoir établi un listing précis dans une feuille Excel des cadeaux à acheter et du budget qui va avec, tandis que les autres, moins organisées, se rendront dans les magasins bondés au pas de course, un 23 ou un 24 décembre au soir... Ah... La routine de Noël !
Mais, faut-il le rappeler, la fête de la Nativité est avant tout une fête spirituelle, une période de recueillement. N'allez surtout pas croire que nous voulons renier la part de fête et de magie de Noël, cela serait mal connaître notre nature épicurienne. Non. Toutefois, il est bon de se rappeler que les fêtes religieuses ont vocation à donner aux croyants, et même aux simples adeptes de philosophie, le désir de méditer sur les choses essentielles de la vie. Oui ! La réflexion autour des valeurs essentielles est dans l'air du temps. Mais des générations de sages et de penseurs ont compris certaines choses de la vie avant nous. Jésus de Nazareth a été un exemple de sagesse pour de nombreux penseurs. D'ailleurs n'est-ce pas incroyable que Jésus soit un Juif reconnu comme le messie par les chrétiens et un prophète majeur par les musulmans ? Ce conte de tradition soufie nous prouve que l'enseignement de Jésus a contribué à forger la théosophie des musulmans soufis. Ce conte traite de la sottise. Transposé dans notre réalité d'aujourd'hui, le "sot" est un être superficiel.
Le fils de Myriam
Un jour, Jésus, fils de Myriam, se dirigeait en courant vers une montagne. Une personne intriguée se mit à le suivre en criant :
"Personne ne te poursuit, pourquoi cours-tu ainsi ?"
Jésus, qui ne cessait de courir, ne répondit même pas à la question. Mais l'autre réitéra son appel :
" Au nom de Dieu ! Arrête-toi ! Je voudrais juste savoir ce que tu fais car je ne vois aucune raison de fuir.".
Jésus répondit :
"Ne te mets pas sur mon chemin, je suis un sot !".
L'autre s'exclama :
"Comment ? Toi, l'homme saint ? Toi qui as guéri des aveugles et des sourds, toi qui peux ressusciter un mort avec ton souffle ? Toi qui crée un oiseau avec une poignée d'argile ? Pourquoi cours-tu ?".
Jésus répondit alors :
"Dieu a créé mon âme et ma chair. Lorsque j'invoque Son nom, l'aveugle et le sourd sont guéris. Lorsque j'invoque Son nom, la montagne se disperse comme une meule de foin. Si je murmure Son nom à l'oreille d'un mort, il ressuscite. Une goutte d'eau devient océan par Son nom. Je l'ai évoqué mille fois devant un sot, mais il ne s'est jamais rien passé.".
L'homme insista :
"Comment se fait-il que le nom de Dieu, qui influence le sourd, l'aveugle et la montagne soit sans effet sur un sot ? Si la sottise est une maladie comme les autres, pourquoi ne trouve-t-on pas de remède ?".
Jésus répondit :
"La sottise est une malédiction de Dieu, alors que la cécité n'en est pas une car elle s'acquiert. Si les maux qui frappent autrui méritent notre pitié, la sottise est notre ennemie.".
Comme Jésus fuis les sots ! La conversation des sots diminue ta foi, de même que l'air fait évaporer l'eau. Ne crois pas que Jésus fuyait par crainte. Non, il le faisait pour ton instruction.
La morale est celle-ci : nous ne devons pas imiter les sots, mais plutôt chercher à nous améliorer. A choisir entre développer la meilleure part de nous-mêmes ou suivre le chemin des gens superficiels et des ignorants qui prônent de vils sentiments, c'est sans nul doute pour la première option qu'il faut pencher.
Nous vous souhaitons donc des fêtes de fin d'année riches en spiritualité... Amen !