L'Eydiya en Libye - La fête de l'Aïd

Libyens le jour de l'Aid
Libyens le jour de l'Aid

L’Eidiya en Libye

Le peuple libyen a célébré l'Aïd Al-Fitr cette année avec le souhait et l’espoir que le pays connaîtra prochainement la sécurité, la paix et la stabilité. La Libye se distingue par sa diversité culturelle, ses coutumes et ses traditions diffèrent d'une ville à l'autre. Le peuple libyen est impatient de pouvoir renouer pleinement avec ses coutumes et traditions. Surtout depuis la guerre commencée en 2011 qui a frappé assez durement le pays, et qui a pour conséquence une instabilité politique chronique.

Lorsque arrive la fin du mois de Ramadan, le peuple libyen tient à célébrer l'Aïd al-Fitr. Béni soit ce jour. Tous les citoyens, y compris les enfants, portent des vêtements neufs ce jour-là et prennent un petit-déjeuner: ils savourent les traditionnelles douceurs, en particulier le "pudding libyen" avant de faire la prière de l'Aïd dans les mosquées et les carrés de prière spécialement prévus à cet effet. Puis vient le moment privilégié des échanges de félicitations entre familles. Parents et grands-parents sont prêts à donner de l'argent. Pour les enfants, cela s'appelle "Eidiya", une coutume très ancienne... Cette coutume de l'Aïd s’apparente aux étrennes du nouvel an en Europe mais dans un cadre plus festif et collectif.

Les traditions familiales

Muhammad Saleh Al-Lafi, avocat libyen et expert en droit international affirme que le peuple libyen tient à perpétuer les traditions et coutumes qu'il avait l'habitude d’observer depuis le Moyen-Âge, soulignant que ses frères se réunissent tous les matins de l’Aïd pour partager un petit-déjeuner et savourer un verre de lait. M. Al-Lafi a souligné que les hommes tiennent à rendre visite aux familles dont un membre de la famille est décédé au cours de l'année, pour leur apporter du réconfort moral. S’il y a bien une vieille habitude que les Libyens tiennent à perpétuer, c'est celle qui consiste à honorer leurs morts afin de rester présents dans leur esprit malgré leur départ de la vie.

M. Al-Lafi a expliqué que les familles libyennes ont également pour habitude de déjeuner ensemble dans l'une des maisons de la famille élargie. Les Libyens habitant dans l’est du territoire prennent un déjeuner comprenant du "riz avec de la viande" ou un plat à base de pois chiches et de viande d'agneau. Dans les villes du sud et de l'ouest de la Libye, les familles auront à cœur de manger du couscous au poisson. M. Al-Lafi a également souligné que les jeunes Libyens aiment, pendant une semaine, partir en voyage dans le désert, à la montagne ou à la mer ; c’est une occasion en or de décompresser loin des enjeux du quotidien mais aussi de découvrir et profiter des différents biotopes de la nation libyenne.

Mosquee a Tripoli
Mosquee a Tripoli

Prendre soin des anciens et des guides

Oussama al-Wafi, journaliste libyen, explique que, lors des célébrations de l'Aïd al-Fitr dans l'extrême sud du pays, les habitants sont très enjoués, dès le réveil au petit matin, à l’idée de pouvoir profiter de cette journée de fête. La majorité vit dans la ville de Sabha. Il y a très peu de personnes dans cette région qui habitent en dehors de cette ville. Côté alimentation festive, les familles mangent un "Porridge", appelé Asida. Puis tout le monde se rend à la mosquée pour effectuer la prière de l'Aïd al-Fitr.

M. Al-Wafi indique que les villes du sud de la Libye comptent toujours de nombreux clans tribaux. La tradition de déjeuner chez le cheikh tribal est toujours très respectée. En effet, le cheikh tribal est généralement un ancien, un sage, un guide bien plus qu’un chef, durant toute l’année pour les personnes qui viennent le consulter. M. Al-Wafi  conclut ses explications ainsi : "Les habitants de Sebha, ainsi que tous les Libyens à travers le pays, retournent dans leurs villes pour célébrer l'Aïd avec leurs familles. À la campagne, les familles se rassemblent en permanence et le peuple libyen est impatient de rendre visite aux personnes âgées, mais aussi de saluer et rencontrer des amis", faisant remarquer que "les problèmes économiques et le manque de carburant restreignent quelque peu les déplacements des Libyens, en particulier dans le sud de la Libye".

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Mis en ligne : Lundi 12 Juillet 2021
 
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