Une porte-parole du Conseil présidentiel de Libye, Najwa Wahiba, a annoncé, lors d'une conférence de presse le samedi 6 novembre 2021, que la ministre des Affaires étrangères, Najla Mangoush (ou Al-Manqoush), avait été suspendue de ses fonctions et qu'il lui était interdit de quitter le territoire national.
La porte-parole a déclaré au média "Libya Panorama" qu'une enquête pour des "irrégularités administratives" avait été ouverte à l'encontre de Najla Mangoush. Mme Wahiba a ajouté: "la formation d'une commission d'enquête dirigée par le vice-président du Conseil, Abdullah Al-Lafi devra remettre son rapport dans un délai de 14 jours maximum".
Des responsables politiques proches du maréchal Khalifa Haftar ont affirmé que le ministre avait osé prendre des décisions de politique intérieure sans en aviser le Conseil présidentiel.
La décision de suspendre Mme Mangoush de ses fonctions et de l'empêcher de voyager intervient quelques jours avant que Paris n'accueille une conférence internationale sur la Libye. Une conférence prévue, en France, le 12 novembre qui vise à préparer les élections présidentielles en Libye, prévues le 24 décembre 2021. Les élections présidentielles seront suivies des élections législatives un mois plus tard. On espère que ces deux élections mettront fin au chaos qui règne dans le pays depuis une décennie après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Après des années de conflits armés et de divisions entre l'est et l'ouest du pays, un nouveau gouvernement a été formé en début d'année à l'issue d'un dialogue parrainé par les Nations unies pour gérer la phase de transition en vue de la tenue d'élections générales. La communauté internationale souligne la nécessité de la tenue de ces élections malgré les doutes concernant la possibilité d'organiser ces élections en raison des divisions internes, notamment entre l'est et l'ouest de la Libye.