Le patrimoine a longtemps été absent des débats généraux sur le développement durable malgré son importance primordiale pour les sociétés et la large reconnaissance de son grand potentiel à contribuer aux objectifs sociaux, économiques et environnementaux. Que nous soyons juifs, chrétiens musulmans ou athées, nous devons préserver le patrimoine environnemental et les villes à travers le monde entier.
Contribution du patrimoine mondial pour le développement durable
En dehors de l'Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) N°7, sur l’environnement durable, qui concerne en partie la nécessité de protéger la biodiversité et les ressources naturelles, les OMD adoptés par la communauté internationale en 2000 ne font aucune référence spécifique au patrimoine ou à la culture en général. Pourtant, la contribution du patrimoine à un développement humain durable est d’une importance majeure.
Assurément, la protection des biens exceptionnels du patrimoine, préservés par des peuples partout dans le monde, tels que les grands paysages naturels et les monuments historiques, peut être considérée comme une contribution intrinsèque au bien-être de l’humanité. Il serait difficile d'imaginer nos pays, villes et paysages sans les traces connues de notre passé, témoins de la continuité à travers le temps qui passe et de la présence de la nature, pour nous inspirer un profond sentiment d'émerveillement et de joie.
L'exemple de Jérusalem
Jérusalem veut dire "ville de la paix" ou "la paix apparaîtra" en hébreu. Pourtant, cette terre sainte pour les trois religions monothéistes est paradoxalement l'objet de conflits.
À la porte orientale de la vieille ville de Jérusalem, s’étendent des cimetières juifs, chrétiens et musulmans. Dans un contexte d'extension territoriale et de réappropriation de sa capitale réunifiée, Israël cherche à investir l'espace des champs funéraires chrétiens et musulmans. Du mont des Oliviers jusqu’à l’échelle de la tombe tout est mis en oeuvre pour attirer les touristes, quitte à rogner un peu sur les cimetières.
Ceux qui sont enterrés dans la ville de Jérusalem, seront, selon les trois religions, les premiers défunts qui se relèveront pour être jugés et passer par la porte Dorée aujourd’hui scellée. Le sol dans lequel ils sont inhumés possède la même vertu sacrée, seule la religion des futures âmes méritantes le différencie. Les espaces jadis réservés aux musulmans sont transformés en espace de verdure mais protégés, ce qui fait qu'ils ne sont plus disponibles pour les inhumations des musulmans. La seconde conséquence de la classification des cimetières en parc naturel est de les mettre en valeur pour des raisons paysagères et non religieuses, d'après l'association israélienne Emek Shaveh.
Histoire de Jérusalem
La capitale officielle de l'Etat d'Israël a d'abord été peuplée par les Jébuséens. Nous ignorons tout de ce peuple, hormis ce que la Bible en dit; c'était un peuple venant du sud-ouest de cette terre que l'on appelait Canaan. Mais Jérusalem est surtout un centre culturel et religieux partagée entre trois religions.