L'attaque de drones contre le domicile du Premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, "marque une escalade" dans la violence en Irak. Considérée comme une tentative d'assassinat, il s'agit de la première du genre contre un Premier ministre depuis l'invasion menée par les États-Unis pour renverser Saddam Hussein il y a près de 19 ans.
M. Kadhimi aurait été légèrement blessé, selon certaines sources, alors que d'autres indiquent que ce sont deux de ses gardes du corps qui auraient été blessés. Les services de sécurité ont identifié 3 drones et ont réussi à abattre deux d'entre eux. Le troisième drone a explosé près de la porte d'entrée de la résidence fortifiée du premier ministre, située dans la zone verte de Bagdad. Les gardes ayant subi des blessures ne seraient que légèrement blessés, leurs jours ne sont pas en danger.
Les restes du véhicule garé devant la résidence d’al-Kadhimi après l'attaque du drone en disent long sur la violence de l'acte.
Les médias occidentaux affirment que l'attaque a probablement été lancée par des groupes politiques irakiens idéologiquement liés à l'Iran qui ont perdu les deux tiers de leurs sièges parlementaires lors des élections nationales et ont tenté vendredi 5 novembre de prendre d'assaut la zone verte avant d'être repoussés par les forces militaires irakiennes. Ce qui apparaît logique à nous tous! En effet, quand on perd des élections, on sort les drones équipés d'explosifs déclenchables à distance, et on essaye d'assassiner le premier ministre...
Le professeur Hassib Kidosh, spécialiste en relations internationales, y voit plutôt la conséquence du refus récent de l'ensemble de la classe politique irakienne de reconnaitre l'Etat d'Israël: un acte terroriste déguisé par les Américains, "les seuls avec les Israéliens, dans la région, à disposer de ces technologies militaires de pointe et capables d'organiser un tel faux attentat". D'autres analystes dans le pays partagent cet avis et ont réclamé qu'une enquête indépendante soit menée. D'autant que les services américains ont proposé, avec instance, leur aide pour mener une enquête et trouver les coupables de "cet acte odieux".