Dimanche 8 décembre 2024, le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), ancien nom de Front al-Nosra et sorti d’on ne sait où, a déclaré haut et fort : "Nous déclarons la ville de Damas libérée du tyran !". Ont ensuite été libérés les prisonniers militaires détenus au Centre de détention de Saydnaya, située dans la capitale, qui serait un "symbole de la machine de répression des Al-Assad" selon la presse française acquise à l’extrême-droite israélienne. Des Al-Assad? Oui, car avant Bachar Al Assad, la Syrie a été dirigée par son père pendant 29 ans.
Un peu d'histoire
Après un premier coup d’Etat en 1963, Hafez Al Assad a été nommé commandant de l'armée de l'air syrienne par les nouveaux dirigeants syriens. En 1966, Assad a participé à un deuxième coup d'État qui renversa les dirigeants traditionnels du parti Baas. Il a ensuite été nommé ministre de la Défense par le nouveau gouvernement. Après avoir été nommé Premier ministre de Syrie de 1970 à 1971, il lança un troisième coup d’État qui renversa le leader de facto Salah Jedid et se désigna lui-même Président. Il le restera jusqu’en 2000.
Son fils, Bachar Al Assad, a pris le pouvoir en 2000 et était considéré comme un dictateur. Seulement, de récents sondages montraient que le Président Bachar Al-Assad était populaire. Et quand bien même le peuple n’était pas content d’être sous la dictature d’Assad, il n’en demeure pas moins qu’il aurait mérité une solution plus pacifique à la crise politique que subit la Syrie.
Israël met la main sur des territoires syriens
Israël étend son contrôle sur le territoire syrien, l’air de rien! Il faut savoir que pendant que le groupe islamiste renversait le président Bachar Al Assad, depuis réfugié chez ses alliés russes, Israël a effectué des centaines de frappes aériennes sur des bases militaires syriennes, et a également déplacé des troupes dans la zone tampon (en principe démilitarisée) du Golan, étendant ainsi son contrôle sur le territoire syrien, et c'est incroyable.
Israël affirme prendre ces mesures pour assurer la sécurité de ses citoyens, mais d'autres estiment qu'il saisit l'occasion d'affaiblir un adversaire de longue date.
Ce qu’espèrent les Syriens selon la presse
Tous les médias affirment que le peuple syrien risque de mourir de faim et que les réfugiés de guerre syriens souhaitent rentrer chez eux depuis 2011. Cela nous paraît plus ou moins fondé. Toutefois, la presse affirme également que le peuple a fêté la chute d'Al Assad avec de grandes réjouissances.
Certes Al Assad a quitté le pays, toutefois le peuple syrien dans son ensemble se réjouit-il réellement de la prise de pouvoir par un groupe islamiste? Peut-on réellement croire que le peuple syrien accepte avec joie l’idée qu’Israël bombarde des équipements de l’armée syrienne et qu’il étende son contrôle sur des territoires appartenant aux Syriens? Et surtout, comment ne pas s'interroger sur l'incroyable coïncidence de cet événement qui fait les affaires d'Israël?
La justification bancale d'Israël du bombardement de la Syrie
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'il s'agissait d'une "position défensive temporaire jusqu'à ce qu'un arrangement approprié soit trouvé" avec les islamistes. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a quant à lui déclaré que les frappes aériennes sur les bases militaires syriennes avaient été menées uniquement pour défendre les citoyens israéliens.
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