Israël préfère la guerre contre les Palestiniens aux solutions politiques et pacifiques

Bébé palestinien
Bébé palestinien

Israël a décidé de refermer le point de passage vers la bande de Gaza par lequel était acheminée l’aide humanitaire après que des obus ont été tirés, ont annoncé les autorités israéliennes mardi 18 mai. Des obus ont été tirés en direction du point de passage de Kerem Shalom, "Alors qu’entraient des camions transportant l’aide civile relayée par des organisations humanitaires internationales", a précisé le Cogat, organe israélien chargé des opérations civiles dans les territoires palestiniens : "Il a été décidé de stopper l’entrée des autres camions.".

L’ONU avait pourtant salué, quelques heures plus tôt, l’ouverture annoncée par les autorités israéliennes de ce passage, afin que l’aide humanitaire puisse y entrer, neuf jours après le début de la crise. Les autorités israéliennes n’avaient cependant pas précisé pour combien de temps il ouvrirait.

Les besoins en aide humanitaire sont urgents dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis près de quinze ans. Les bombardements y ont tué plus de 200 Palestiniens, dont une soixantaine d’enfants, depuis le 10 mai 2021, Israël ayant, depuis ce jour-là, lancé des raids aériens sur cette enclave, en réponse à des tirs de roquettes.

Le conflit risque de provoquer un désastre humanitaire et l’ONU estime à quelque 47 000 le nombre de Palestiniens déplacés alors que plus de 130 bâtiments résidentiels et commerciaux dans l’enclave ont été détruits.

Parallèlement, deux personnes ont été tuées mardi 18 mai 2021 en Israël après des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza, selon la police israélienne, dont le bilan total fait état de 12 morts depuis le début des hostilités. "Un endroit où vivent des ouvriers étrangers a été touché directement par une roquette", a expliqué la police.

Un entretien franco-égypto-jordanien qui doit déboucher sur le recours à la non-violence

Le président français, Emmanuel Macron, et le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, ont fait une visioconférence, avec le roi Abdallah II de Jordanie, pour travailler à une médiation au Proche-Orient "avec pour objectif un cessez-le-feu rapide et éviter que le conflit ne s’étende", a annoncé l’Élysée (expression désignant la Présidence française, NDLR pour nos lecteurs non avertis).

Emmanuel Macron, lundi 17 mai, avait déjà discuté avec son homologue égyptien présent à Paris, et avait annoncé leur intention commune de solliciter l’appui de la Jordanie, pour mener une médiation dans le conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Cette médiation "est l’un des éléments qui permettrait d’accompagner un cessez-le-feu, la clé pour permettre la réunification des composantes palestiniennes et garantir le non-recours à la violence" (Emmanuel Macron), ce qui ferait d’Israël un pays moins va-t’en-guerre et plus civilisé.

Cela a été dit lors d’une conférence de presse à l’issue d’une conférence internationale d’aide au Soudan. "Nous avons décidé d’avoir dans les prochains jours une discussion avec le roi de Jordanie pour voir comment faire une proposition concrète sur cette voie", avait-il détaillé.

L’Égypte, qui a signé un traité de paix avec Israël et qui partage sa frontière avec Gaza, cherche à renouer avec son rôle régional historique en offrant sa médiation dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas, pendant que Washington fait profil bas dans les tractations internationales.

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Mis en ligne : Jeudi 20 Mai 2021
 
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