A Gaza, des bonbons sont interdits afin de protéger les enfants

Prix élevé et formes terrifiantes

Il n’y a pas que le bonbon en forme d’œil qui choque les Gazaouis, mais aussi des bonbons en forme d’utérus avec un fœtus immature dedans, qui tombe immédiatement après que l’enfant l’ait ouvert, ainsi que des bonbons en forme de vampires. Ces marchandises pourtant onéreuses et dignes d’Halloween ont inondé les magasins et surtout les magasins populaires, alors que leur prix de vente s’élève à environ 55 centimes US (0,55 $). Un prix élevé par rapport aux autres biens pour enfants, ainsi qu'aux dépenses des jeunes, qui ne dépassent généralement pas 30 centimes.

Impact psychologique

Le professeur de psychologie Derdah Al-Shaer affirme que la nourriture est généralement liée aux valeurs d'une personne. Par conséquent, les entreprises productrices doivent respecter les coutumes et les traditions des sociétés et ne pas les inciter à consommer les produits qui ne respectent pas leurs valeurs. Il ajoute que "ces produits alimentaires ont un impact psychologique négatif sur le comportement de l'enfant.".

Selon la science du comportement des enfants, les moins de cinq ans ont généralement tendance à imiter ce qu'ils voient dans leur entourage et à la télévision, c'est pourquoi il est interdit aux enfants de regarder des films d'horreur et des scènes de violence.

Et le professeur de psychologie d’expliquer que "Donner aux enfants un bonbon en forme d'œil d'où coule du sang, c’est leur envoyer un mauvais message car les enfants exposés à certaines formes de violences vont devenir eux-mêmes agressifs. Ils risquent d’adopter des comportements anormaux".

Selon Shaer, "Les entreprises produisant des biens et des produits pour enfants, mais aussi les vendeurs, jouent tous un rôle important dans le façonnage du comportement et de la personnalité de l'enfant: Ils influencent l'éducation des jeunes enfants. Par conséquent, ils doivent respecter les normes approuvées par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) avant de se permettre de commercialiser un produit pour les enfants.".

Interdiction de commercialisation

Après avoir évoqué les dangers de cette denrée sur la santé mentale des enfants, le ministère de l'Economie a pris la décision d'interdire l'importation et l'introduction de tout produit alimentaire non conforme au goût du public, indésirable, inapproprié, incitant à la violence ou à des comportements anormaux. L'équipe d'enquête ministérielle a lancé une campagne pour confisquer les bonbons problématiques dans toutes les boutiques de Gaza.

Oussama Nofal, directeur général des études et de la planification au ministère de l'Économie déclare: "Nos équipes ont voulu éviter la commercialisation de ces confiseries, mais les importateurs avaient déjà vendu leur marchandise à de nombreuses boutiques. Puis nous avons tenu une réunion avec des experts en psychologie et comportement des enfants et nous avons unanimement constaté que la denrée avait un impact psychologique sur les jeunes enfants, les rendant plus agressifs. Nous avons donc interdit la commercialisation de cette denrée non essentielle."

Le représentant du ministère explique également que "Les pays du monde entier préservent leurs coutumes et traditions en matière d’habitudes alimentaires et commerciales, même l'Amérique s'efforce d'empêcher l'entrée de certains produits et impose de sévères restrictions à ce sujet! Nous avons donc éliminé certains produits pour respecter le goût du public et éviter tout impact négatif sur les petits.".