Toujours au mépris des condamnations morales des lanceurs d'alertes et militants, des cris du coeur émanant de partout dans le monde et qui supplient qu'on mette fin au massacre, au mépris aussi des condamnations et des résolutions de l'ONU, l'armée d'Israël continue ses crimes de guerre en territoire palestinien!
De nouveaux jeunes martyrs assassinés
Mercredi 9 février 2022, une nouvelle intervention des forces armées d'occupation israélienne en Palestine a plongé, encore un peu plus, la population dans la terreur. L'armée israélienne s'est déployée dans plusieurs villes de Cisjordanie, s'est lancée dans une traque dont la cible était trois jeunes hommes. Une fois localisés dans la ville de Naplouse, ils ont été abattus tous les trois, froidement et sans sommation.
Ces trois jeunes martyrs avaient déjà été emprisonnés précédemment dans les geôles du colon. Mais ils avaient réussi à obtenir leur libération il y a déjà plusieurs mois, et l'on sait pourtant combien il est difficile d'en sortir vivant! Ils avaient même subi, à leur libération, une arrestation et des interrogatoires par la police palestinienne.
La mort des trois jeunes a engendré des répliques parmi les résistants palestiniens: aussitôt, dans plusieurs villes, l'armée israélienne a été la cible de tirs de représailles.
Un crime de guerre supplémentaire
Les trois hommes étaient accusés par Israël d'avoir mené six fusillades visant des tours militaires à proximité du poste de contrôle de Beit Furik et des entrées des colonies de Yitzhar, Itamar et Shaveh Shomron.
Le colon se plaint donc d'avoir affaire à de jeunes résistants, qui répliquent avec des actions armées sur leur propre territoire, un comble! Les jeunes hommes étaient tous les trois originaires de la vieille ville de Naplouse. Cette ville très ancienne, dont l'existence remonte au Néolithique au moins, fut intégrée dans l'Empire ottoman en 1517, tout comme le reste de la Palestine. D'ailleurs, des tessons de céramique du début de l'époque ottomane ont été trouvés sur site, c'est dire donc comme le lieu est chargé d'un riche passé et comme il est aisé d'envisager que les gens ne se laisseront pas dépouiller de leur terre ancestrale sans rien faire.
De plus, les trois jeunes résistants n'ont touché aucun des colons ni les forces armées d'occupation lors de leurs actions armées précédentes. Autrement dit, ils n'ont pas été accusés d'avoir tué ou blessé. Les forces d'Israël ont tout de même pris la décision de les assassiner froidement. Ces 3 martyrs faisaient partie d'un groupe plus large d'au moins 24 jeunes hommes vivant dans des "camps palestiniens" aux alentours; comme les camps de Jénine et de Balata. Ces meurtres ont donc vocation à faire peur aux autres jeunes résistants, à servir d'exemple.
Cela fait des mois que les services de sécurité du colon exigent que les jeunes palestiniens arrêtent de tirer sur les postes de contrôle, vides ou pas. Pas sûr que ces 3 assassinats enrayent réellement le phénomène...
Qui sème le vent, récolte la tempête
Selon le journaliste Abu Warda, ces trois jeunes étaient devenus plus actifs dans leurs actions armées depuis la mort d'un de leur ami, le jeune Jamil al-Kilani, assassiné par l'armée Israélienne 40 jours auparavant, dans la ville de Naplouse également.
Les colons israéliens pensent qu’il ne s’agit que d'un "petit" nombre de résistants, qu'ils finiront par les "mater", mais disons plutôt les exterminer...
Pourtant, lors des funérailles des trois martyrs, des centaines d'hommes armés sont venus accompagner le cortège, dont beaucoup sans prendre la peine de cacher leur visage. Ces modèles d'héroïsme vont probablement inspirer encore plus de jeunes hommes dans leur élan de résistance. Des jeunes prêts à donner leur vie pour résister aux forces israéliennes, largement mieux organisées et équipées. Mais qu'importe, et bien qu'ils ne soient âgés pour la plupart que de 18 à 24 ans, un âge où l'on a normalement la vie devant soi, ces jeunes sont prêts à tous les sacrifices face aux injustices causées par les colons d'Israël.
Selon Abu Warda, certains Israéliens craignent de plus en plus que d’autres hommes se transforment à leur tour en résistants. Le service de renseignement israélien "Shin Bet" a récemment fait part de sa préoccupation à propos de la situation explosive en Palestine et évoque l'existence de plusieurs groupes armés pouvant passer à l'acte à tout moment. Il faut bien sûr prendre les déclarations du "Shin Bet" avec du recul: ce service classe n'importe quelle association palestinienne comme groupe terroriste. Récemment, une association qui dispensait des cours de danse avait ainsi été classée organisation terroriste! Pour autant, l'inquiétude côté israélien est réelle, que des groupes déterminés puissent passer à l'action et causent des dégâts importants aux colons. A moins de surpasser les Nazis dans leur entreprise génocidaire, les Israéliens ne peuvent naturellement que redouter l'inévitable retour de bâton, un bâton qu'ils ont tant utilisé ces dernières décennies: tout se paye ici-bas.