La Tunisienne Ons Jabeur est la première Arabe en finale de Wimbledon
Ons Jabeur est une jeune Tunisienne et une joueuse de tennis de très haut niveau. Cela fait maintenant deux ans qu'elle enchaîne les succès ; elle est devenue inarrêtable et s'est qualifiée le 7 juillet 2022 à Wimbledon (Angleterre) pour sa première finale d’un tournoi du Grand Chelem. Une source d’inspiration pour la Tunisie, le monde arabe et le continent africain.
Une fois n’est pas coutume, les Tunisiennes sont précurseurs dans bien des domaines et Ons Jabeur ne fait pas exception à la règle puisqu’elle est la première joueuse du continent africainà atteindre la finale d’un tournoi du Grand Chelem.
Une qualification en 3 sets
La Tunisienne a dominé en trois manches Tatjana Maria en demi-finale du prestigieux tournoi de Wimbledon. Elle a déclaré, à l'issue de la rencontre: "Je suis une fière femme tunisienne debout ici aujourd’hui". Jabeur a emporté la victoire sur le gazon londonien face à l’Allemande 6-2, 3-6, 6-1.
Agée de 27 ans, elle est devenue la première Nord-africaine et Arabe, à parvenir en finale d’un tournoi majeur. Très fière de son pays, Jabeur après sa victoire en finale à Berlin mi-juin, a convaincu le DJ du tournoi de diffuser du rap tunisien!
Prochaine étape: la finale
Jabeur tentera samedi 9 juillet 2022, à 15 H, de remporter son premier tournoi majeur, face à la Kazakhe Elena Rybakina, 23ème au classement WTA.
Jabeur connaît une ascension dans le classement mondial des joueuses (Classement WTA, l'équivalent du classement ATP mais pour les femmes).
Un succès qui ne lui fait pas oublier qu'elle est Tunisienne
Jabeur est désormais une célébrité, pour autant, elle n’oublie pas non plus qu’elle vient d’un pays pauvre, qui subit une grave crise politico-économique. Avant Wimbledon, elle a annoncé que son sponsor, Talan, un cabinet de conseil en innovation et transformation par la technologie, allait verser 100 euros à chaque fois qu’elle réussirait un ace ou une "amortie" pendant le tournoi, pour rénover un lycée du nord-ouest du pays, une région un peu marginalisée.
L’été dernier, Jabeur avait vendu deux de ses raquettes au profit d’hôpitaux locaux, quand la Tunisie était submergée par une vague particulièrement meurtrière de l’épidémie de Covid-19. "C’est un devoir pour moi d’aider mon pays", avait-elle expliqué après avoir réuni 27 000 dollars (environ 23 300 euros).
Jabeur a adressé un message à la jeunesse tunisienne: "rien n’est impossible. Durant ma carrière, nombreux sont ceux qui ont douté de mes capacités à arriver à ce niveau, mais ma confiance en moi et mon travail m’ont permis d’avancer".
Participation aux J.O. de Tokyo
La première fois que Jabeur s'est révélée au niveau international était lors de l'Open d’Australie en janvier 2020. Elle était alors classée 78e mondiale et est alors devenue la première joueuse d’un pays du monde arabe à se qualifier pour les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem, avant de s’incliner face à l’Américaine Sofia Kenin, qui emporta par la suite la victoire finale du tournoi.
En juin 2021, elle remporte le tournoi WTA 250 de Birmingham, le premier titre sur le circuit principal pour une joueuse maghrébine. En parvenant en 8e de finale à Wimbledon l’an passé, elle devient "Onstoppable" pour les internautes tunisiens, un jeu de mots entre son prénom et "unstoppable", "inarrêtable" en anglais.
Dans un entretien avec l’AFP il y a un an à Tunis, elle expliquait, pour sa participation aux JO de Tokyo, être "très fière de représenter une nation entière, la Tunisie ainsi que les Arabes et l’Afrique".
Elle a confirmé à Wimbledon son goût pour un jeu audacieux plein de "changements de rythme", dans sa chronique pour la BBC: "Je n’aime pas beaucoup la routine. J’aime m’amuser et j’aime sourire. Je veux vraiment profiter de ces moments, sur et en dehors du court", a ajouté la joueuse, connue aussi pour son sens de l’humour.
Le rêve du café à Roland Garros
Née le 28 août 1994 à Ksar Hellal, la joueuse mesurant 1,67 m pour 66 kg, a commencé très tôt le tennis, à Hammam Sousse, banlieue chic de la station balnéaire de Sousse. A trois ans, son club a pour seuls terrains les courts de tennis des hôtels voisins.
Ses entraîneurs se souviennent de sa rage de vaincre et de sa détermination. Nabil Mlika, son entraîneur de l’époque, expliquait qu'à 10 ans, elle disait à sa mère qu’elle l’emmènerait "un jour boire un café à Roland-Garros". Il ajoute: "Elle l’a fait, c’est magique".
A 12 ans, la jeune prodige intègre le lycée sportif de El Menzah, à Tunis. Omar Laabidi, un ancien camarade qui était régulièrement battu par la jeune prodige, raconte: "Ce que l’on voit sur le terrain d’Ons, la guerrière, la combative qui se bat sur tous les points, c’est son caractère depuis toujours".
Depuis son sacre à 16 ans dans le tournoi juniors de Roland-Garros en 2011, elle a quitté la Tunisie. Mais elle y revient régulièrement avec son entraîneur et son mari, Tunisien lui aussi.