Les Anciens Egyptiens de la vallée du Nil observaient les astres et étudiaient les phénomènes célestes dès les années 3000 avant notre ère, alors qu'ailleurs, les Hommes sortaient à peine de la préhistoire !
Dès la plus haute Antiquité, des peuples se sont appuyés sur l'observation des astres pour gérer leur vie quotidienne. C'est le cas des Egyptiens anciens, qui inventèrent un calendrier solaire, c'est-à-dire un système de division du temps en périodes, basé sur le cycle de rotation de la Terre autour du Soleil. Le calendrier égyptien comptait 365 jours composés de 12 mois de 30 jours plus 5 jours. Même s'il n'était utilisé, lors de son invention, que par l'élite de la société égyptienne (prêtres et rois), ce calendrier a finalement contribué à organiser l'ensemble de la vie en société dans les anciens royaumes, grâce à des repères temporels. Pouvoir dater des événements, planifier des projets et les travaux agricoles, était un véritable progrès dans la vie sociale à cette époque. De toute évidence, c'est la fascination des Egyptiens pour le Soleil qui les a poussés à créer un calendrier à la fois adapté à leurs besoins et calqué sur le rythme du Soleil, ou plus exactement, sur la position du Soleil dans le ciel, vue de la Terre.
Les Egyptiens observaient la position des étoiles dans la sphère céleste tout au long de l'année et guettaient notamment l'apparition de l'étoile Sopdet (étoile Sirius pour les Latins, du grec Esirios, personnage de la mythologie grecque), la plus brillante de la Constellation du Grand Chien. Ils savaient que lorsque cette étoile était bien visible dans le ciel, cela annonçait l'élévation du niveau de l'eau (ou crue) du Nil. Cette crue annuelle leur permettait d'arroser abondamment les plantations agricoles; pour cette raison, elle était très appréciée ! Les anciens Egyptiens avaient aussi remarqué des étoiles filantes dans le ciel, qu'ils prenaient pour des messages divins. Ils trouvaient parfois sur leur sol des météorites, ces roches ferreuses venues de l'espace, et les utilisaient pour fabriquer des objets sacrés ou des statuettes à l'effigie des pharaons. Pour eux, ces roches tombées du ciel étaient des cadeaux des dieux et les seules sources de fer connues.
Autre signe de l'intérêt des Égyptiens pour les astres: ils donnèrent des noms et des qualificatifs à tous les astres qu'ils avaient observés dans le ciel. A titre d'exemple, les planètes étaient appelées "les astres qui ne se reposent jamais" car elles étaient toujours en mouvement; la planète Vénus était appelée "l'astre du matin" car on pouvait l'observer dans le ciel tôt le matin.
Astronomes ou... astrologues ?
Les Egyptiens anciens étaient à la fois des astronomes car ils étudiaient les astres, leurs mouvements et leurs spécificités, mais aussi et surtout des astrologues car ils croyaient que les astres influençaient le comportement des Hommes et leur destinée. De nombreux bas-reliefs et hiéroglyphes montrent que les Egyptiens de l'Antiquité vénéraient les astres comme des dieux et des déesses. Par ailleurs, ils se fondaient sur l'observation des astres pour choisir les périodes favorables aux cérémonies rituelles des temples...
La photo ci-contre est une illustration de la déesse Sopdet, qui représente, sous des traits humains, l'étoile Sirius. Sopdet serait l'une des "facettes" de la déesse Isis.
Ce n'est que plusieurs siècles plus tard, en Grèce, que l'astronomie en tant que discipline scientifique prit son essor; à partir de cette époque et pour la première fois, quelques savants ont décrit les corps célestes et les phénomènes astronomiques sans les expliquer par une action des dieux.