L'établissement public hospitalier des Frères Saâd-Guermeche, situé sur les hauteurs de la ville de Skikda en Algérie, a été réservé à la lutte contre le coronavirus. Mais aujourd’hui, les médecins déplorent un manque de renforts en termes de personnel.
Récemment dans cet EPH spécialiste du covid-19, les médecins ont déploré le manque de soignants et de moyens. Selon le Dr. Farid Boulkrouche, exerçant dans ledit établissement, aux Urgences, il manquait des chaises, des chariots, des civières ou encore des lits libres…
Des lits à usage unique en carton ont été installés à la hâte pour absorber les patients arrivant dans un flot continu de toutes les régions de la wilaya. Selon la même source, ils seraient près de 300 patients à se disputer 160 sources d'oxygène mural.
À quoi sert-il d'hospitaliser un patient et de lui réserver une place dans les services, alors que l'hôpital n'est plus en mesure de lui fournir une source d'oxygène?! Dans le service de réanimation, la situation n'est pas plus reluisante et détail sordide, on attend qu’il y ait un décès pour avoir une place.
Faudrait-il encore que ce service, exigeant une alimentation en oxygène à haut débit et pression, en soit suffisamment approvisionné, ce qui n’est plus le cas. Même le fait d’augmenter le débit risque d’endommager la tuyauterie et des conséquences catastrophiques en découleraient. En outre, un autre médecin a déclaré: "Pourquoi un EH voisin a fermé l'unité Covid 48 heures après l'avoir ouverte? Nous voilà maintenant débordés…".
Un autre docteur explique: "Je préfère prendre en charge 150 malades en étant sûr qu'ils soient correctement ventilés et traités plutôt que 300 qui mourront presque tous d'asphyxie par manque de source et de pression", et d'enchaîner: "Pourquoi l'EPH d'El Harrouch est sans oxygène depuis un mois et son service Covid fermé? Pourquoi l'EPH de Azzaba continue à déverser chez nous des dizaines de malades par jour alors qu'il est approvisionné en Oxygène? Où sont les renforts en soignants, médical et paramédical, qui nous ont été promis?".
Autant de questions qui sont un cri de détresse face à tant d'incompréhension et d'indifférence quasi-générale.
Un autre médecin a ajouté: "Nous sommes épuisés, il faut que les unités Covid des autres hôpitaux reprennent leur activité, on ne peut plus continuer comme ça". C’est aussi un SOS lancé aux plus hautes autorités de la wilaya en espérant les faire réagir au drame humain qui se joue en ce moment même à L'EPH des frères Guermeche de Skikda et qui entraîne plus d'une dizaine de morts chaque jour.
Une fois de plus, de bonnes initiatives, à savoir l'ouverture de services hospitaliers dédiés au traitement du covid-19, sont gâchées par des décisions administratives et politiques incompréhensibles. La pénurie et la "vague" de contamination n'excusent pas l'impréparation et plus encore le manque de réaction et de bonne gestion par la suite; y-a-t-il des responsables dans ces Wilayas à la barre? On se demande bien ce qu'ils font de leur journée...