L'inflation des prix en Algérie et les pénuries alimentaires exaspèrent une partie de la population qui demande aux législateurs d'agir.
Bien que l'Etat algérien subventionne les produits alimentaires de base tels que l’huile de tournesol, le lait et le pain, les prix de matières premières à l'international pour les graines oléagineuses, le lait en poudre et les céréales ne cessent d'augmenter et entrainent des pénuries sur le marché algérien. L'inflation des prix n'est pas qu'un phénomène national.
Certains médias, tel le groupe américain Bloomberg, spécialiste des marchés financiers et dans l’information économique, affirment que ces augmentations des prix des matières premières que l'Algérie importe pèse sur les finances de l'Algérie. Les analystes de Bloomberg affirment que l'Etat algérien ne peut pas suivre car ses finances seraient mauvaises et son déficit public en hausse, tout en reconnaissant que les revenus de l'Algérie se sont nettement améliorés par la hausse notable des revenus du pétrole et du gaz en 2021. Selon les Américains, ce ne serait pas suffisant. Pourtant, l'Etat algérien a annulé la demande de prêt qu'il avait initiée auprès du FMI en 2020 et son déficit public ne représente que 6% de son PIB. De plus, l'article de Bloomberg dit "craindre de nouvelles manifestations" alors que c'est précisément ce que certains souhaitent.
L'Algérie est la cible d’attaques de toutes parts à l'international dans le but de faire naître le doute et la colère au sein de la population. Toujours est-il que le peuple algérien souffre des pénuries et de la hausse des prix. Des citoyens ont tenté d'alerter les médias locaux qui n'ont pas vraiment pris le relais de l'inquiétude populaire. Ainsi, de nombreux Algériens ont décidé d'alerter les pouvoirs publics par l'intermédiaire des réseaux sociaux.
Apparemment, le message a été reçu puisque la Chambre haute du Parlement algérien a annoncé la création d’une commission "sur les pénuries et la spéculation sur les produits alimentaires de base". Les autorités ont toutefois déjà porté une accusation sur les spéculateurs qui créeraient sciemment les pénuries alimentaires pour profiter de marges plus élevées. Espérons que l'enquête puisse déterminer rapidement les responsabilités des uns et des autres dans cette situation intenable.
Le gouvernement algérien a intensifié ses efforts pour réduire la facture massive des subventions sur les produits alimentaires qui coûtent aux citoyens environ 17 milliards de dollars chaque année, soit plus de 10% du PIB. Toutefois, rien ne sera mis en oeuvre avant d'avoir décidé des modalités de compensations pour les ménages algériens les plus nécessiteux.