La dégradation des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie ont poussé, en novembre 2021, les dirigeants algériens à se passer du gazoduc "Maghreb-Europe" reliant l’Algérie à l'Espagne via le Maroc. L'Algérie préfère depuis utiliser le gazoduc "Medgaz" de la Sonatrach qui relie les installations algériennes de Béni Saf au port d'Almería en Espagne en passant sous la mer Méditerranée sur une longueur de 210 km.
Deux députés du Parti populaire espagnol ont interrogé le gouvernement sur les conséquences du choix de l'Algérie de contourner le Maroc pour livrer le gaz naturel. Le gouvernement a expliqué que le gazoduc Maghreb-Europe offrait une capacité d'environ 35% de gaz, par an, de plus que le volume fourni via le gazoduc Medgaz. Toutefois, le gouvernement s'est voulu rassurant car d'une part le gaz naturel fourni par l'Algérie ne représente que 2,5% du besoin énergétique du pays et que des réserves conséquentes ont permis de mitiger le manque. Enfin, que l'Etat espagnol et l'Etat algérien travaillent activement sur l'amélioration du débit du gazoduc Medgaz. Dès le mois de janvier 2022, Medgaz va pouvoir fournir une capacité proche du gazoduc "Maghreb-Europe".
La décision de l'Algérie n'aura donc aucun impact négatif sur l'Espagne. Pour autant, cette situation est une regrettable conséquence de mauvaises relations diplomatiques. Le pouvoir marocain aurait sans doute tout à gagner à préférer le développement du bien commun que de déployer une énergie folle pour entretenir l'aigreur envers l’Algérie. Cela sera apprécié par les trois pays, le Maroc, l’Algérie et l’Espagne qui pourront collaborer comme au bon vieux temps. Source de l'illustration principale de notre article: cliquer ici