La décision de l'Algérie d’avancer les élections présidentielles de trois mois a suscité des interrogations parmi les membres de l'opposition, à cause de l'absence de précisions sur ses motivations. En effet, ni la présidence algérienne ni le Premier ministre n'ont publié de déclarations explicatives concernant la tenue d'élections anticipées.
Les élections présidentielles algériennes étaient normalement prévues pour décembre 2024. La décision d’avancer les élections présidentielles a été rendue publique jeudi 21 mars 2024, à l'issue d'une réunion présidée par le président Abdelmadjid Tebboune, et à laquelle ont participé le Premier ministre, les présidents des deux chambres du Parlement, le chef d'état-major de l'armée et le président de la Cour constitutionnelle.
Le communiqué précise : "Le Président de la République, Commandant suprême des forces armées et de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de tenir des élections pré-présidentielles le 7 septembre 2024, le collège électoral étant convoqué le 8 juin prochain de la même année.".
Critiques de l'opposition algérienne
Les politiciens de l'opposition ont critiqué la décision. Certains ont parlé de l'importance d'accompagner ces décisions de la plus grande transparence, afin qu’elles apparaissent claires aux yeux de l'opinion publique nationale. Ainsi, le parti d'opposition Alliance Nationale Républicaine (ANR), a exprimé son mécontentement face au manque d'explications et de clarification des motifs de la décision, par la voix de son secrétaire général, Belkacem Sahel. Ce dernier a déclaré que "la décision est constitutionnelle, il n’y a aucun doute à ce sujet, mais en même temps, elle soulève des questions". Belkacem a ajouté : "Il aurait été préférable que la décision soit accompagnée d'une explication sur ses motivations pour le bien de l'opinion publique nationale, et il est conseillé d'élargir la consultation aux partis politiques du pays concernant cette décision, car ils sont les premiers concernés par tout processus électoral".
Abdel Razzaq Saghour, professeur de sciences politiques, a estimé que la décision d'organiser des élections présidentielles anticipées va permettre au président Tebboune de rester au pouvoir, d'autant plus que, selon lui, la communauté politique algérienne n'est pas prête pour des élections en septembre et qu'il n'y aura pas de compétition par manque de temps.
Abdelmadjid Tebboune se présentera-t-il aux élections?
Le mandat de cinq ans de Tebboune prend fin en décembre 2024 mais nulle annonce n’est venue informer le peuple algérien au sujet du fait qu’il briguerait un second mandat.