Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebigua, a souligné "la nécessité de préserver les vestiges historiques pour dévoiler les crimes coloniaux français perpétrés contre les Algériens lors des diverses étapes de la Guerre de libération".
Commémoration d'un double événement marquant
En visite à Skikda ("Philippeville", du temps de la colonie) dans le but de commémorer la Journée nationale du Moudjahid, ou du Combattant, en français, coïncidant avec le double anniversaire de l'Offensive du Nord-constantinois (20 août 1955) et de la tenue du Congrès de la Soummam (20 août 1956), le ministre a assuré, lors d'une halte devant le bulldozer* utilisé par le colonisateur pour enterrer les chouhada (martyrs) assassinés durant les évènements du 20 août 1955, que "ce crime colonial est attesté avec tout ce qu'il implique comme outils et documents".
Rappelons que l’offensive du Nord-constantinois (20 août 1955) est une insurrection de révolutionnaires algériens qui a été réprimée par le colonisateur français, et que le congrès de la Soummam (20 août 1956) est un Conseil national de la Révolution algérienne, qui s’est tenu à Ifri et a servi à structurer la révolution algérienne.
M. Rebigua a mis en exergue à l'occasion "l'importance de transmettre aux générations actuelles les informations sur ces vestiges, ainsi que sur les engins et outils utilisés par la France coloniale pour perpétrer ses crimes contre les moudjahidine et civils algériens durant la Guerre de libération", afin que les jeunes générations "prennent conscience de la valeur de l'Indépendance".
Il a appelé, dans ce contexte, à poursuivre le travail académique consistant à recueillir les témoignages des moudjahidine encore en vie et à tenir des conférences sur la Guerre de libération nationale. Le ministre n'a pas manqué de rappeler également que "tous les moyens sont disponibles pour préserver l'héritage culturel et historique des Algériens", observant que la projection du film sur le chahid et héros Zighoud Youcef, qui a eu lieu vendredi 19 août 2022 dans la wilaya de Constantine, s'inscrit dans le cadre de la préservation de la mémoire nationale.
Réinhumation des restes de 23 Chouhada pour honorer la dignité et la mémoire de ces derniers
M. Rebigua, qui a présidé l'inauguration du nouveau cimetière des martyrs et l'opération de réinhumation des restes de 23 chouhada dans la commune de Tamalous, a considéré que la réinhumation des restes de chouhada est "une reconnaissance des sacrifices qu'ils ont consentis pour la patrie et la préservation de leur dignité", relevant que les Algériens veillent à "se remémorer et à honorer les chouhada mais aussi à réitérer leur engagement à poursuivre leur combat pour la préservation de la patrie".
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit a également inauguré une stèle commémorant la réunion de préparation de l'offensive du 20 août 1955 dans la localité de Zamen, dans la commune de Bouchtata-Mahmoud, et a suivi une intervention d'un professeur d'histoire de la région sur le génie du colonel Zighoud Youcef dans le choix du lieu de la réunion et les objectifs fixés pour l'offensive du Nord-constantinois, notamment pour lever l'étau sur les moudjahidine** de la région des Aurès.
Semaine de la mémoire
M. Rebigua doit présider l'ouverture de "La semaine de la mémoire" au Musée régional du Moudjahid colonel Ali-Kafi avec la participation du Musée régional du moudjahid de Tizi Ouzou dans le cadre d'un partenariat entre les deux établissements culturels.
* Le bulldozer en question se trouve encore au stade de football de la ville de Skikda.
** Moudjahidine est le pluriel de moudjahid qui signifie "combattant", en arabe.