Environ 25 millions d'hommes chinois seront célibataires d'ici 2015 !
En 2000, 117 bébés garçons pour 100 bébés filles sont nés en Chine alors que la nature fait naître en moyenne 106 garçons pour 100 filles ! La supériorité numérique des garçons sur celle des filles laisse présager une augmentation du célibat masculin dans les prochaines années : "D'ici 2015, environ 25 millions de garçons chinois, tous en âge de se marier, chercheront une femme chinoise..."
Pourquoi il y a moins de filles que de garçons en Chine
Selon les spécialistes, le déclin de la natalité des filles en Chine est imputable aux avortements sélectifs, certes illégaux encouragés par la politique de l'enfant unique : les parents ont alors préféré choisir de garder un garçon plutôt qu'une fille. En effet, "les pays d'Asie orientale ont une forte préférence pour les garçons car ce sont eux qui doivent s'occuper de leurs parents quand ceux-ci deviennent âgés et ce sont encore eux qui assurent le culte des ancêtres, ajoutons qu'avant le communisme, les successions se faisaient de façon patrilinéaire (de père en fils), ce qui conditionne les mentalités." explique M. Pison, chercheur et démographe français à l'Ined.
Donc pour concilier les deux souhaits, avoir peu d'enfants et avoir au moins un garçon, il faut pouvoir choisir le sexe de son enfant...
C'est pourquoi beaucoup recourent à l'avortement, qui s'est largement répandu avec le développement de l'échographie dans les années 1980. Quelles seront les conséquences sociales de ce phénomène ? La démographie chinoise pourrait en faire les frais dans les prochaines années : "Une des conséquences, c'est que la croissance démographique à venir sera sans doute plus faible qu'on imaginait" explique M. Pison. Mais une solution quelque peu barbare a déjà été signalée : l'enlèvement de femmes, en Chine ou dans les pays voisins. Il est à noter que cette pratique est pour l'heure difficile à évaluer, donc à prévenir.
Toutefois, on peut espérer que les mentalités en Chine évolueront. "Avec l'évolution du statut des femmes, ce déséquilibre pourrait être corrigé, quand les couples désireront autant avoir une fille qu'un garçon" note M. Pison.