Etes-vous une mère aimante ?

Mère et fille
Mère et fille

Moralement, on se demande comment une maman peut profiter de sa maternité tant elle est soumise à une forte pression sociale. Cette pression est souvent néfaste hélas, au point qu’elle peut faire accomplir de vraies bêtises aux mères pourtant désireuses de bien faire. D’ailleurs beaucoup de femmes essaient d’être des mères parfaites! Or la mère parfaite n’existe pas. Vraiment. Une mère avec des défauts pourra être une mère parfaite pour son enfant, alors qu’elle ne répondra pas juste à toutes les questions de la grille de test des mères! Et vice versa.

Se faire confiance

Etre mère est naturel, mais élever et éduquer un enfant, cela s’apprend! Il ne faut pas hésiter à demander conseil aux professionnels de l’enfance et à se documenter sur l’éducation des enfants, car après tout, nul n’a la science infuse. Mais il est aussi nécessaire de rester soi-même et de ne pas viser la perfection. Alors ok pour donner une alimentation saine à son enfant, mais attention à ne pas le rendre malheureux en lui imposant une nourriture qu’il déteste (poireaux bouillis, chermoula...). Ne lui imposez pas un régime alors qu’il est en bonne santé mais apprenez-lui à se modérer aussi, parce qu’un enfant ne se fera pas prier pour manger des pains au chocolat et des desserts à tous les repas.

Son bien-être est votre meilleur guide. Pour savoir si vous êtes une mère aimante, observez votre enfant : est-il plein de vie ? Si oui, ne cherchez pas l’approbation de la vieille dame revêche, qui ne demande pas mieux que de donner des coups de bâtons à une mère débordée ("Vous ne préparez pas vous-mêmes les compotes de votre enfant? Hou, c’est pas bien!"). Il y a des principes fondamentaux autour desquels s’articule une maternité réussie, ensuite, c’est à chaque mère de trouver la bonne méthode. Il semble aisé à comprendre de ne pas insulter ses enfants devant une tierce personne ou en public, notamment en leur jetant à la figure une savate (ou autre babouche, claquette, "tarbaka", pantoufle…). Il faudra éviter de les exposer aveuglément aux dangers et de se laisser aller à la violence physique ou verbale. Un enfant a besoin de limites et d’autorité, mais pas d’être violenté. La règle de base est de ne jamais se défouler sur son enfant.

"Vous pouvez leur donner votre amour, mais non point vos pensées..."

Une mère aimante sait écouter, recueillir les confidences de son enfant sans le juger ou lui faire la morale d’entrée de jeu. Et, principe d’une importance capitale, la mère aimante apprend à son enfant à devenir autonome. L’autonomie est le plus cadeau qu’une mère puisse faire à son enfant. Il vaut mieux lui apprendre à se laver vers l’âge de 5 ans mais en l’assistant, au début que de le doucher jusqu’à l’âge de 14 ans. Et plus tard, sachez que si vous privez votre enfant de votre savoir, vous gardez votre richesse pour vous; en le lui transmettant, vous lui offrez une richesse inestimable. Il lui appartiendra ensuite de trouver comment en tirer parti. Mais ça, c’est son boulot à lui, pas le vôtre. Donc une mère aimante doit aider son enfant à mûrir et affronter la vie, l’aimer et au besoin le dorloter, mais sans le considérer comme sa chose. Il faut accepter que votre enfant développe ses propres opinions, c’est même un signe d’intelligence et de vivacité d’esprit, alors pourquoi le freiner? Quand votre enfant vous contredit sur un sujet philosophique, invitez-le à développer ses arguments. S’ils ne sont pas pertinents, il comprendra de lui-même qu’il se trompait sur le sujet. Dans le cas contraire, vous vous serez enrichie d’un autre point de vue grâce à votre enfant. Le philosophe a dit : "Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les fils de la Vie qui a soif de vivre encore. Ils voient le jour à travers vous, mais non à partir de vous. Vous pouvez leur donner votre amour, mais non point vos pensées..." (Khalil Gibran, Le Prophète).

Petit garçon qui boit du coca-cola
Petit garçon qui boit du coca-cola

Maintenant, lisez bien ce qui suit afin d’éviter de devenir une affreuse maman ! Evitez d'être ou de devenir:

- Une mère irresponsable : Elle n’a pas réglé ses problèmes psychologiques et peut faire subir à son enfant les misères qu’elle a elle-même subies dans son enfance. Elle parle de ses problèmes intimes (problèmes sexuels...) à son enfant comme à un adulte. Elle se comporte comme une adolescente caractérielle et lui crie dessus sans raison. Les risques pour l’enfant : Face à l’immaturité de sa mère, il va vouloir la protéger (c’est l’inversement des rôles). Il souffrira de carence affective pendant son enfance. Plus tard, il pourrait décharger sur ses propres enfants l’agressivité refoulée avec sa mère.

Solution : Faire une thérapie, améliorer son mode de vie, se stabiliser sur les plans affectif et professionnels, essayer de résoudre ses vieux problèmes. Demandez des conseils à des professionnels de l’enfance, au début vous appliquerez les conseils à la lettre mais petit à petit, vous trouverez certainement vos propres marques et vous profiterez ainsi encore mieux de votre maternité.

- Une mère étouffante : L’enfant lui sert à réparer une névrose d’abandon. C’est une mère qui dit se sacrifier pour son enfant et… qui le harcèle : C’est le genre de mère qui dit "J’ai souffert en te mettant au monde, alors maintenant c’est à ton tour de souffrir un peu en subissant mon caractère" (Merci du cadeau empoisonné !). Conséquences : Son enfant est inhibé, complexé, et a inconsciemment peur de la réussite car il craint de dépasser sa mère ou de l’agresser par sa réussite !

Solution : Prendre conscience qu’un enfant n’est pas un joujou qui sert à réparer ses chagrins d’amour, ni un double de soi-même sans identité propre. Il faut affronter son passé et sa névrose avec l’aide d’un psy et encourager son enfant à l’autonomie. Se persuader que le conseiller et le soutenir moralement dans des démarches qu’il peut parfaitement gérer seul lui sera beaucoup plus bénéfique que de les faire à sa place.

- Une mère phobique : Son enfant est le centre de son monde, au point qu’elle en oublierait presque son compagnon. Elle désire un enfant parfait, sans le moindre défaut pour se prouver que c’est une bonne mère. Elle applique scrupuleusement les conseils d'éducation mais elle oublie, du coup, qu’elle doit donner de l’affection à son enfant. Les risques pour l’enfant sont qu’il devienne obsessionnel, sérieux et phobique, avec la nourriture notamment, d’où de possibles problèmes de boulimie/anorexie par exemple.

Solution : Faire un travail sur soi-même. Prenez conscience que votre propre mère vous a transmis ses inquiétudes maladives et son sentiment d’insécurité. Le tout est de se débarrasser de cette obsession. En étant moins sévère, moins sérieuse, en bref plus détendue et plus affectueuse, vous profiterez beaucoup plus de votre relation avec votre enfant et lui aussi !

Conclusion

Si vous vous reconnaissez dans l’un de ces profils ou tous, pas de panique, c’est le lot de la majorité des mères ! L’important est de reconnaître ses points faibles et d’essayer de s’améliorer. Un enfant est comme un arbrisseau qui a besoin de tuteurs, à savoir un père et une mère. Mais au fond, le rôle d’une mère est d’aider son enfant à s’épanouir dans la vie en lui évitant certains écueils et en l’aidant à trouver son chemin.

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Mis en ligne : Samedi 24 Mai 2008
 
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