Explosion de Beyrouth, un an après

Une marche de soutien au Liban en faveur des forces militaires
Une marche de soutien au Liban en faveur des forces militaires

L'explosion du port est dans toutes les mémoires: un funeste jour du mois d'août 2020, des bruits de tonnerre ont retenti; des bruits suivis des sirènes des ambulanciers et d’un énorme mouvement de panique! Les gens qui couraient partout, hagards, ne sachant pas à qui s'adresser et ce qui venait de se passer; voilà en somme ce que l’énorme explosion a généré à Beyrouth.

Une journaliste sur place le jour du drame témoigne de sa propre expérience: "Je grimace à chaque fois que je vois des images de l'explosion du port de Beyrouth. À l'approche de la commémoration de ce véritable tsunami, mes collègues et moi avons dû regarder des heures de vidéo de l'explosion et de ses conséquences. Ce n'est pas une mince affaire, vous savez.".

Puis elle ajoute: "J'étais à mon bureau dans les locaux de l'antenne de CNN à Beyrouth, réfléchissant à quoi faire après le travail par une chaude soirée d'août, quand j'ai senti le bâtiment trembler. Un tremblement de terre, pensai-je. Alors que je m'accroupis pour me mettre à l'abri, j'ai entendu une énorme explosion, suivie d'une marée de verre brisé. J'ai trébuché de pièce en pièce dans un état second, enjambant des cadres de fenêtre en aluminium tordus, des câbles, des chaises et du matériel cassé. Était-ce une voiture piégée? Je me suis demandé. Une frappe aérienne?".

Un épisode traumatisant suivi d’une période de famine qui n’est pas terminée

La majorité des Libanais qui occupaient des emplois au sein d'entreprises ont perdu leur travail dans la très grave crise économique que traverse le Liban. Par conséquent, ils ne participent plus à la vie de Beyrouth. Leur absence dans les rues, dans les commerces se fait sentir.

De leur côté, les élites ne pensent qu’à leur guerre de pouvoir et ne semblent pas pressées de remettre le pays sur les rails. Elles semblent déconnectées de la réalité du pays.

Des citoyens attendent que justice soit faite

Par un après-midi chaud et humide en cette fin du mois de juillet, Elias Maalouf se tient devant le ministère de la Justice à Beyrouth, brandissant une photo de son fils, George, en uniforme militaire. Il est au milieu d'une foule de gens tristes et en colère mais aussi très déterminés.

Il explique: "Mon fils George a été tué lors de l’explosion. Chaque jour, sa mère pleure et pleure. Elle se demande : Pourquoi George ne vient-il pas prendre un café? Pourquoi ne vient-il pas pour le week-end?". Elias et les familles de nombreuses autres personnes décédées se sont réunis pour demander justice pour les plus de 200 personnes tuées dans l'explosion. La justice peine à établir les responsabilités et infliger des sanctions. Un an après les faits, la Justice semble brisée.

Les efforts des magistrats pour mettre en examen plusieurs anciens ministres et chefs de services de sécurité se heurtent à l'obstruction du Parlement et de leurs institutions de tutelle, qui refusent de lever l'immunité parlementaire de ces représentants libanais. Seule une poignée de personnes aux responsabilités très limitées ont été inculpées, principalement des responsables du port. Mais les Libanais veulent que les vrais responsables répondent de leurs actes et de leurs négligences.

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Mis en ligne : Mercredi 4 Août 2021
 
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