Au Liban, il est une plaine particulièrement fertile : La plaine de la Bekaa. Bekaa est entourée de montagnes dont certaines ont leurs sommets enneigés. Son territoire, d’une superficie de plus de 4000 km², forme un vaste couloir d’une dizaine de kilomètres de large pour une longueur de plus de 120 kilomètres.
Cette plaine irriguée de fleuves et de rivières dispose d’une terre riche propice à offrir les plus belles récoltes issues des cultures agricoles et viticoles, et cela depuis des millénaires. Car depuis l’Antiquité, elle est le grenier à blé du pays. De nos jours, la plaine de la Bekaa conserve sa fertilité légendaire depuis ces temps anciens. L’abondance des cultures de fruits et légumes a permis la naissance d’une cuisine riche et variée. On peut la déguster dans certains restaurants typiques.
Une culture viticole reconnue mondialement
Le raisin et le vin de la région s’exportent à travers le monde. Le vin de Ksara, produit autrefois par les jésuites, est conservé dans des grottes naturelles. Au 19ème siècle, d’après un article du Monde, au cœur de la Bekaa, au sud de la ville de Zahlé, en 1857, les Pères jésuites achetèrent 25 hectares de terres et firent du vin. Avec l’autorisation des occupants turcs d’alors, qui permirent une production destinée aux rituels religieux. De fait, les Ottomans fermaient les yeux sur la consommation d’alcool, en particulier l’arak, la boisson anisée similaire au raki turc, ainsi que le raconte Michael Karam dans un livre sur le Château Ksara, publié en 2007 pour les 150 ans du domaine.
Les ruines de Baalbek
Dans la Bekaa, il existe un site archéologique nommé : Les ruines de Baalbek. Il s’agit de ruines d’une ancienne ville agricole, fondée par les Phéniciens ; l’ancien peuple du Liban. Ces derniers vénéraient les dieux du Soleil, de la fertilité, et particulièrement dans cette région l’abondance des récoltes. Par la suite, les temples construits par les Phéniciens ont été réutilisés par les Romains notamment.
Ainsi, certains experts expliquent que Bacchus, le dieu du Vin pour les Romains, était honoré par les foules dans un nouveau temple sur le même site, érigé cette fois à l’époque gréco-romaine ; Il est par ailleurs resté presque intact.
Le site archéologique de Baalbek représente un complexe religieux d'une valeur artistique exceptionnelle. Son majestueux ensemble monumental, avec son exquis travail de sculpture décorative, est une création artistique unique qui reflète l'amalgame des croyances phéniciennes et des dieux du panthéon gréco-romain dans une étonnante métamorphose stylistique.
Les dieux phéniciens et romains
Selon l’UNESCO, "les pèlerins phéniciens affluaient au sanctuaire pour vénérer les trois divinités, connues sous le nom de triade de dieux". Ainsi on apprend que les fidèles venaient sur ce site pour prier Taaut, le dieu des connaissances et des sciences, Açtart (ou Astarté), la grande déesse protectrice de la Phénicie, ainsi que B’aal, le roi parmi les dieux, l’être divin suprême. Mais au-delà, il faut comprendre que dans cette plaine fertile, cette trinité revenait à adorer ces dieux pour leur symbolique : Açtart symbolisant la terre, Taaut symbolisant le ciel, et enfin B’aal symbolisant le soleil.
Par la suite, les Grecs ayant emprunté leur panthéon de divinités aux Phéniciens, puis les Romains conquérants de cette plaine ayant eux-mêmes fondé leur panthéon sur celui des Grecs, le culte de Baalbek fut romanisé : On venait alors y célébrer Venus,Mercure et Jupiter. Bien évidemment, la symbolique diffère et même si nous retrouvons une triade de divinités vénérées, celle des Phéniciens n’avait pas la même symbolique que celle des Grecs et des Romains.
Le temple de Vénus dispose d’un ornement représentant Bacchus, il est appelé dans le monde entier le temple de Bacchus mais il ne s’agit pas d’un temple qui célèbre Bacchus, c’est bien le temple de Vénus. C’est ce que nous démontrent des grands spécialistes qui se sont penchés sur la question comme Henri Seryrig. Quant à la présence de Mercure, en dehors d'une représentation de statues de triade, sa vénération n'est que supposée et fait toujours l'objet d'âpres débats entre archéologues.