Au Liban, le collectif pour la défense des victimes des pratiques criminelles et frauduleuses entend faire la lumière sur la gigantesque corruption qui gangrène le pays. Ce groupement franco-libanais avait déposé une plainte contre le président de la Banque nationale du Liban ainsi que contre son frère. Riad Salamé est installé aux manettes de la banque depuis 1993 et son frère Raja bénéficie, semble-t-il, du poste de son frère.
La plainte a permis l’ouverture d’une enquête qui vient de dévoiler, bien qu’elle n’en soit qu’à un stade préliminaire, un détournement de fond de plus de 300 millions de dollars au bénéfice direct de Riad et Raja Salamé, ainsi qu’une complice du nom de Marianne Al-Hawaik. L’argent aurait été détourné par le biais d’un contrat commercial passé avec une société nommée Forry Associated LTD basée dans les îles vierges britanniques, un paradis fiscal bien connu.
L’enquête a permis de retracer des transferts d’argent considérables, libellés 'dépenses privées', entre la banque du Liban et des comptes en Suisse. De là, il semble que l’argent emprunte des voix variées, mais toujours dans des paradis fiscaux, afin de finalement revenir alimenter des comptes bancaires privés au Liban.
C’est donc un pur détournement de fonds publics au profit de quelques individus criminels. Rappelons que la monnaie libanaise, dont le seul garant et responsable est justement la banque du Liban, a été tellement dévaluée ces dernières années que sa valeur la rend quasiment inutilisable. La situation est désastreuse, la pauvreté et la famine s’étendent dramatiquement au sein d’un peuple qui compte toujours plus d’individus dans la misère la plus totale.
Le procureur général du Liban M. Ghassan OWEIDAT a par contre tenu à rassurer sur le fait que des mesures seront prises, que les sommes seront saisies et restituées au peuple et que l’enquête est toujours en cours. Il a par ailleurs reçu un soutien plein et entier de la part des autorités suisses qui n’attendent que le feu vert des autorités libanaises pour geler les comptes et restituer les sommes d’argent détournées.