Au Liban, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s'est récemment interrogé, publiquement, sur les décisions politiques qui ont été prises les 2 et 3 février derniers. Des questionnements légitimes, mais qui n'augurent rien de bon concernant la gouvernance du pays et l'état de la corruption des responsables politiques.
Le Liban brade ses ressources?
Tout d'abord, M. Joumblatt s'est demandé pourquoi le gouvernement acceptait de négocier avec les Américains, venus sur le sol libanais le 08 février 2022, dans le but réviser les frontières maritimes communes avec Israël. Le médiateur américain, M. Amos Hochstein, propose au gouvernement libanais de permettre l’octroi de plus de 1400 km² de zone maritime au profit d'Israël, leur attribuant ainsi l'exploitation de riches réserves pétrolières et gazières.
Mais son questionnement n'est pas passé inaperçu et certains responsables politiques lui ont demandé de garder ses réserves afin de ne pas perturber le gouvernement du pays. Joumblatt a répondu: "Et vous, alors? Que cherchez-vous avec vos prises de position politiques? Est-ce que vous jouez aux enchères?".
Budget et énergies
L’Etat libanais s'était engagé à prêter de l’argent au groupe "Electricité du Liban" (EDL). Il faut savoir que les tarifs d’électricité d'EDL sont figés depuis les années 1990, ce qui contraint l'entreprise à compter sur le soutien financier de l'Etat pour assurer sa mission. Mais le gouvernement envisage désormais de ne plus soutenir financièrement EDL. En manque de fonds de roulement, l'entreprise fonctionnerait désormais au ralenti, ses achats de matières premières auprès de ses différents fournisseurs, essentiellement des hydrocarbures, ne pouvant plus être honorés. Les Libanais abonnés à EDL sont très souvent obligés de souscrire des services d'électricité auprès de fournisseurs en électricité locaux et privés, qui pratiquent des prix prohibitifs.
M. Joumblatt s'est également questionné à ce sujet: "Pourquoi sommes-nous revenus sur les avances à Electricité du Liban, et que sont devenus l'énergie jordanienne et le gaz égyptien?". Walid Joumblatt fait ici allusion à une initiative américaine, très peu médiatisée, incitant le gouvernement libanais à se fournir en énergie auprès de l'Egypte et de la Jordanie. Pour autant, ce recours à l'importation énergétique n'est officiellement pas encore réalisé.
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