Selon une étude réalisée en France en 2011 auprès d’une centaine d’habitants, Français ou étrangers de l’agglomération de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, la plupart des jeunes citoyens français pensent pouvoir être musulmans sans être pratiquants.
Dans l’étude en question, ces jeunes sont appelés les confessants séculiers. Les musulmans pratiquants et puristes sont, quant à eux en réalité rares en France. Il s’agit la plupart du temps de quelques intellectuels qui veulent revenir à une pratique ancienne de l’islam.
Le musulman confessant séculier est dit confessant, car il atteste appartenir à la foi musulmane, et séculier au sens où sa religiosité ne consiste pas à jeûner, prier (cinq fois par jour), fréquenter la mosquée, porter le voile. Quoique les filles musulmanes semblent plus pieuses que les garçons musulmans, puisqu'elles sont nombreuses à porter le voile en France. A moins que ce soit les garçons musulmans qui demandent aux filles de se voiler afin d’augmenter leur propre légitimité religieuse.
La notion du halal est moins importante pour les descendants d’immigrés tant dans le domaine alimentaire que pour les interactions hommes/femmes. En effet, par halal, on entend respect des traditions musulmanes que ce soit dans le choix du conjoint et le mariage que dans le domaine de l’alimentation, qui doit être pure selon des critères musulmans.
C'est moins connu de tous, mais il est bon de rappeler que les musulmans fuient les regroupements mêlant garçons et filles et prônent une attitude au quotidien, un comportement, impliquant le respect et le savoir-vivre en société.
De plus, ne pas critiquer le mode de vie des autres, s’habiller de façon pudique même pour les garçons (pas de torse nu), ne pas boire d’alcool, ni fumer de l’herbe, ni fréquenter les lieux de débauche pour éviter les rapports hommes-femmes dans des conditions haram, sont des idéaux religieux, guère pratiqués en réalité sauf dans les familles pratiquantes, qui ne sont pas aussi nombreuses qu’on ne le pense. On verra même des jeunes manger un jambon beurre en disant qu’après tout, Dieu tolère que l’on mange haram de temps en temps et que l’alcool est déconseillé et pas forcément haram. Quant à fumer : la tradition dans les pays musulmans n’est-elle pas de fumer le narguilé ? Peut-être même que ces jeunes ne savent pas ce que veut dire haram ! Il est bon de rappeler que haram veut dire interdit ; il est impossible, par conséquent, de transiger, même de temps en temps, même une fois.
Enfin pour les vêtements seules les stars de RnB font foi. Si telle star a dit que tel vêtement était à la mode alors son avis va compter comme celui d’un curé ou d’un imam…
La plupart des musulmans, surtout nés en France, ne connaissent pas les formules de politesse religieuse : par exemple souhaiter une bonne fête de l’Aïd, "aïdek mabruk", invoquer Dieu lorsqu’on parle de la mémoire d’un mort, présenter ses condoléances : "Allah i sabbarkoum"... ce qui veut dire "Que du Dieu vous donne la patience"(ou la force d’endurer) sont des expressions qui contribuent à faire de nous des musulmans pratiquants.
Une partie des jeunes musulmans estiment pouvoir justifier leur légitimité religieuse en respectant scrupuleusement les interdits à propos de nourriture : "à Clichy-sous-Bois (région parisienne) Kenza (21 ans), célibataire, confessante séculière explique ainsi comment elle respecte le halal : 'Le halal, par rapport à la viande, je respecte. La gélatine, je ne prends pas parce que je ne sais pas si elle est végétale ou animale, l’alcool non plus'.".
Pour leur union maritale, une part croissante de musulmanes vont chercher leur mari au pays parce qu’elles préfèrent des hommes qui ont une éducation traditionnelle, qui respectent les anciens, qui respectent le mode de vie halal et la pudeur. Ils ont aussi des valeurs familiales et sont endurants dans les épreuves, alors que la patience n’est pas une vertu mise en avant dans les quartiers populaires.