Le chaâbi (de l'arabe الشعبي) est un genre musical algérien, né à Alger au début du XXe siècle. Šaʿabī (chaâbi) signifie "populaire" en arabe et bien sûr c'est l'un des genres musicaux les plus populaires d'Algérie. Il dérive de la musique arabo-andalouse d'Alger (Sanâa).
Histoire
Antérieurement au chaâbi à Alger, coexistaient le genre musical medh, un chant religieux et un chant arabo-andalou: l'aroubi.
Au temps de Cheïkh Nador, décédé en 1926, il y avait une pléiade d'artistes interprètes du medh tels que Mustapha Driouèche, Kouider Bensmain, El Ounas Khmissa, Mohamed Essafsafi, Saïd Derraz, Ahmed Mekaïssi, Saïd Laouar, Mahmoud Zaouche.
En 1946, El-Boudali Safir, le directeur littéraire et artistique de Radio Algérie pour les émissions en langues arabe et kabyle, désigna des musiques populaires dont faisait partie le medh sous le nom générique de "populaire" en français, chaâbi, en arabe, pour le distinguer du classique andalou. Mais ce n'est qu'après l'indépendance de l'Algérie et lors du premier colloque national sur la musique algérienne qui s'est tenu à Alger en 1964 que la dénomination officielle et définitive de chaâbi a été adoptée. En outre, on peut affirmer avec certitude, que c'est Hadj El Anka qui a contribué à rendre populaire cette musique à Alger, mais aussi dans le monde entier.
Au début du XXe siècle, existait déjà une tradition dans les fumeries de la Casbah d'Alger qui consistait à interpréter des istikhbar (improvisation musicale, prélude vocal improvisé sur un rythme libre) dans les modes musicaux sika et sahli tout en s'accompagnant d'un gumbri sorte d’instrument de musique à cordes pincées. À l'origine, les chants sacrés du medh étaient accompagnés d’instruments à percussion et à vent.
Le Chaâbi de nos jours
Les origines stylistiques du chaâbi viennent de la musique arabo-andalouse (Sa'naa), Melhoun. Les origines culturelles datent du début du XXe siècle en Algérie. Les instruments typiques dans le chaâbi sont: Mandole, banjo, derbouka, tar (tambourin), alto, qanûn, ney (flûte en roseau), piano.
Les scènes nationales du chaâbi sont Alger, Kabylie, Blida, Médéa, Koléa, Mostaganem, Cherchell, Dellys, Jijel, Annaba. Dans le sud, il n'y a pas de scène de chaâbi.
Le mot chaâbi a fait son entrée dans les dictionnaires de la langue française grâce à la reprise de la chanson Ya Rayah de Dahmane El Harrachi par Rachid Taha. Cette reprise a eu un succès mondial. Elle a même été chantée dans plusieurs langues.