Le Raï est un genre musical original né en Algérie, dans l'ouest du pays, durant les années 1950 et qui a connu un grand succès dans les années 1960. Il s'agit d'une musique populaire connue et appréciée dans le monde entier. Récemment, les dirigeants du Maroc ont revendiqué l'idée que c'est au sein de leur Royaume qu'est né le Raï, qu'ils en sont les inventeurs et veulent désormais obtenir la confirmation de cette affirmation mensongère auprès de l'UNESCO.
Lors de la conférence de presse du 11/05/2022, l'actrice algérienne Biyouna a tenu à rappeler que le raï était Algérien et pas Marocain.
Le Raï, un genre musical populaire
Les instruments traditionnels du Raï (Flûte, derbouka et bendir) s’accommodent de nouveaux instruments (violon – accordéon, dû à l'influence de la colonisation française – guitare acoustique) avec notamment la guitare électrique et sa pédale wah-wah comme chez Mohammed Zargui ou de la trompette et du saxophone comme Bellemou Messaoud.
C'est aussi Messaoud Bellemou qui, le premier, remplaça la traditionnelle gasba (flûte en roseau) par la trompette, ouvrant la voie au "pop Raï". Cette évolution se poursuivra jusqu'à l'arrivée des Cheb (jeunes) qui vont donner une nouvelle dimension au Raï en utilisant les instruments électroniques et créer ce que l'on appelle le Raï moderne.
Les femmes chantent le Raï
Des femmes chantent aujourd'hui la musique Raï. C'est l'héritage en particulier de Cheikha Remitti (avec son fameux titre 'Charak gataâ'), dont le franc-parler irritait plus d'un traditionaliste dans les années 50. Durant ces années, la guerre d'indépendance algérienne induisait une période de creux pour l'activité culturelle, certains artistes ayant rejoint le maquis.
La musique Raï qui, à l’origine, ne rassemble que quelques chanteurs, finit par s’étendre, après l’indépendance en 1962, à l’ensemble de l’Algérie. Un élément est perturbant: la date de sortie de la chanson et la date de sa republication qui peuvent différer (et créer la confusion). Ainsi, beaucoup de chanteurs ont commencé à chanter dans les cabarets dans les années 1940, mais n’ont officiellement sorti une chanson que dans les années 1950, voire dans les années 1960. Mais il n'empêche que ce style musical algérien mérite d'être inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco: au même titre que la musique omanaise, et certainement pas être attribué au Maroc.