Originaire de Bab el-Oued, un faubourg situé sur les hauteurs d'Alger, Souad Massi a conquis le public français avec sa voix douce, son beau visage et son talent artistique. Souad tient à sa liberté et encourage les femmes à s'émanciper, tout en se défendant d'être engagée. Souad est une ambassadrice à l'ONU : "Je fais effectivement la promotion pour l'ONU, dans le Maghreb et en Afrique, de micro crédits. Ce sont des formes de prêts qui permettent l'émancipation de la femme en leur permettant d'obtenir des crédits à des taux très avantageux pour qu'elles puissent commencer une activité comme l'artisanat et gagner ainsi leur vie. Malgré cette action, je ne me considère pas comme une artiste engagée, comparé à ceux et celles qui risquent leur vie pour promouvoir un message".
A 32 ans, la chanteuse algérienne a encore des airs d'adolescente, même si depuis son arrivée à Paris en 1999, elle a gagné en maturité. C'est en effet un jour de janvier 1999, que la jeune Algéroise, invitée par le festival "Femmes d'Algérie", arriva à Paris pour y donner un concert. C'était la première fois qu'elle se produisait à Paris. Le public tomba immédiatement sous le charme de cette artiste pleine d'une sensibilité mélancolique et porteuse, à sa façon, d'un message universel ... Son séjour initial était programmé sur 4 jours, mais contre toute attente, Souad resta à Paris. "Je n'avais pourtant pas envisagé de m'installer en France", confie-t-elle en toute franchise.
Flashback
Souad est issue d'une famille nombreuse (elle a cinq frères et sœurs) d'origine kabyle, modeste mais soudée. Ses frères et certains de ses oncles sont musiciens. Son père est ingénieur et sa mère a une opinion libérale sur la condition féminine et l'égalité des sexes.
Souad a eu une enfance heureuse. Petite, elle était fan de westerns américains et de country music. Tous les soirs, elle écoutait sa petite radio et finit par tomber amoureuse du flamenco.
A 17 ans, Souad était un garçon manqué : elle se coiffait et s'habillait à la garçonne (cheveux courts et pantalons) jouait au foot et composait déjà des chansons sur sa guitare, "à s'en casser les doigts", dit-elle. "J'étais un garçon manqué car je voulais échapper au triste sort réservé aux femmes dans notre pays : rester enfermée à la maison et s'occuper des tâches ménagères ne m'intéressait pas. Moi, je voulais être un garçon pour être libre." C'est ce qui transparaît dans sa chanson "Houria" (Liberté) : "Des murs ont été construits autour de moi de façon à m'enterrer vivante... Qui sait, peut-être un jour, tout changera."
Tout en poursuivant des études d'urbanisme, elle joue dans un groupe de flamenco puis dans une formation de rock. Un jour, elle arrête tout, car elle n'arrive plus à concilier la musique avec sa vie professionnelle.
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