Qui l'eût cru ? La France, ce pays ami depuis si longtemps avec les pays arabes y est aujourd'hui détesté. Le torchon brûle depuis le 2 octobre 2020, date à laquelle le président Emmanuel Macron a présenté son projet de loi sur les "séparatismes".
Ce discours, qui, pourrait-on dire, désigne les musulmans comme principal voire comme seul et unique problème pour obtenir une vie libre et paisible dans la république française, a été très mal perçu dans de nombreux pays arabes.
Le ministère de l'intérieur a souligné que le projet de loi et les déclarations du président visent uniquement à "lutter contre l'islamisme radical, et à le faire avec les musulmans de France, qui sont partie intégrante de la société, de l'histoire et de la République françaises".
La polémique internationale n'était alors pas éteinte que le pays allait être secoué par un nouvel attentat islamiste : l'assassinat barbare d'un professeur de collège parisien M. Samuel PATY, assassiné le 16 octobre par un jeune hystérique russo-tchétchène de 18 ans. Cet acte ignoble aurait pu permettre de mettre fin, au moins temporairement, à ces dernières tensions suscitées après le 2 octobre, et inciter, comme ce fut le cas dans le passé funeste de ces dernières années, à l’unité des Français et du monde entier, incluant les musulmans du monde entier dans un élan de compassion à l'égard de la France.
Mais lors de l'hommage national au professeur le 21 octobre, le président français a tenu des propos qui ont relancé les tensions dans le monde musulman à l'encontre de la France comme jamais dans son histoire. Et pour cause, pendant cet hommage, Emmanuel Macron a promis que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet, au nom de la liberté d'expression.
Comme le président Macron affirmait que toute la nation allait être solidaire des caricatures de Mahomet, des appels au boycott de tout produit d'origine française ont été lancés dans le monde musulman. Emmanuel Macron a diffusé en réponse plusieurs tweets, dimanche 25 octobre, en français, en anglais et en arabe pour condamner ces appels au boycott ainsi que des manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs pays musulmans. "La liberté, nous la chérissons ; l'égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais", écrit le chef de l'Etat. "Notre histoire est celle de la lutte contre les tyrannies et les fanatismes. Nous continuerons", a-t-il tweeté. Et le président français d'ajouter : "Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix (...) Nous nous tiendrons toujours du côté de la dignité humaine et des valeurs universelles".
De son côté, le ministère des Affaires étrangères, M. Le Drian, a appelé les gouvernements des pays concernés à faire "cesser" ces appels au boycott des produits français et aux manifestations, qui provient d'une "minorité radicale", leur demandant aussi d'"assurer la sécurité" des Français vivant sur leur sol. Ces appels "dénaturent les positions défendues par la France en faveur de la liberté de conscience, de la liberté d'expression, de la liberté de religion et du refus de tout appel à la haine", a estimé le ministère.
Pour Paris, en outre, ces mouvements "instrumentalisent à des fins politiques les propos tenus" par le président Emmanuel Macron. Ces messages, loin d’apaiser qui que ce soit, ont généré une vague de colère terrible chez les musulmans du monde entier.
Cette fois on associait alors la colère des croyants à du fanatisme et à de la tyrannie, le fameux amalgame terroriste et musulman continuait, par le biais de responsables politiques français qui plus est. L’outrage est tel qu'à présent on voit apparaître d'inquiétants appels à la violence envers le président français.